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Je me rappelle très bien le premier déclic que j’ai eu avec Windy, au moment où en lui faisant une demande dans un exercice du PNH il s’est tourné vers moi avec ce regard, un regard intelligent et interrogateur, empreint à la fois de surprise et de curiosité.

   

Jusque-là je m’étais appliquée à faire ce que les autres m’avaient conseillé : essayer de m’imposer et dominer cette énorme animal attirant et effrayant en même temps. J’étais malheureuse de me retrouver à chaque fois comme sur un champ de bataille où il n’y a jamais de vainqueur. Puis j’ai essayé de suivre la route des anciens Horsemen, plus particulièrement avec le programme éducatif (PNH) que Pat Parelli a créé. Pour moi, les huit principes à partir desquels le programme était élaboré faisaient plein de sens. Par la suite, Windy m’a toujours confirmé dans son langage que j’étais sur la bonne voie en étant de plus en plus détendu, confiant et impliqué dans mon grand souhait de devenir meilleure avec mon cheval.

  

Et depuis, je me suis toujours efforcée de voir cette lueur dans l’œil de mes chevaux et de faire en sorte qu’elle ne s’éteigne jamais.

En tant qu’animal de proie, le cheval pense et agit différemment de l’humain.  Son cerveau est programmé pour être à l’affut du moindre danger.  Un changement dans son entourage, un individu qui apparaît soudainement, un bruit, un simple toucher peut représenter la fin ultime. Il a besoin de voir, d’analyser  et de se rassurer avant de décider ce qu’il doit faire.  Il peut réagir, fuir ce qui lui fait peur et ça peut très bien être nous, si nous agissons en prédateurs que nous sommes. Contrairement au cheval dont tous les sens sont aiguisés pour détecter toute menace avant d’entrer en action, nous pensons en ligne directe pour obtenir ce que l’on veut; et souvent, sans tenir compte des réactions que nous suscitons. Quand il a peur, l’humain a plutôt tendance à devenir tendu et à sortir les griffes.  Le cheval sait ce que l’on va faire avant même qu’on le fasse et il est programmé pour faire le contraire de ce que le prédateur veut. Il revient à nous les humains de ne pas agir en prédateur et de penser plus comme une proie.

   

Pour moi il y a une énorme différence entre un cheval qui par obéissance exécute simplement ce qu’on lui dit de faire et un cheval qui comprend et décide de faire ce qu’on lui demande. On peut forcer un cheval à faire ce que l’on veut par différents moyens mais ce sera au détriment de cette belle énergie qui allume tout son être. Chaque cheval possède ses propres caractéristiques, son propre tempérament; on ne veut pas en faire un robot.  C’est notre responsabilité de préserver son esprit, c’est une question de dignité!

   

Nous devons apprendre de ces êtres merveilleux qui n’oublient jamais mais pardonnent souvent. Comme eux nous devons apprendre à lire leur langage corporel et contrôler le nôtre. Nous devons moduler notre énergie pour ne pas l’effrayer et déclencher des réflexes d’oppositions. Tout en se faisant bien comprendre, il faut respecter sa grande sensibilité.  Pas assez ou trop de pression, au mauvais moment, au mauvais endroit peut créer de la confusion, de la résistance ou de la peur. Face à un humain qui ne comprend pas le point de vue du cheval, celui-ci peut se désensibiliser,  s’intravertir en se réfugiant au-dedans de lui, et développer des comportements déplacés. C’est triste pour un être qui représente « la nature dans sa forme la plus fine  (Pat Parelli).

   

Dans un milieu sécuritaire, en améliorant mutuellement notre niveau de confiance et d’assurance, en diminuant les peurs et les résistances, le cheval pourra développer son côté cognitif et réfléchir plutôt que de réagir. Tout au long de sa vie Windy, qui dégageait une vitalité et une sagesse qui animait le troupeau et aussi le confortait, m’a démontré ce qu’était un vrai et bon leader. Celui qui a un plan, qui sait le communiquer et qui s’assure qu’il soit bien exécuté; sans blessures et avec respect. Assurer la relaxation et la connexion pour avoir une réponse, tout est là.  Ce qui paraît simple n’est pas toujours facile, mais ça s’apprend.

    

Avec le temps et l’expérience, je me rend compte qu’à peu près tout ce qui s’applique au Natural Horsemanship peut se transposer dans les relations entre humains, et en particulier dans la diversité.  Être à l’écoute et connaître les besoins de l’autre, accepter sa différence et apprendre d’elle, avoir une bonne approche et surtout savoir quand retraiter…

La liste est longue aussi de tous les bienfaits que je pourrais mettre en parallèle, autant pour l’humain que pour le cheval, dans un contexte de relation où on  respecte le cheval pour ce qu’il est, un être intelligent capable de réfléchir et prendre ses décisions. C’est bien ce que je me propose de faire prochainement.

Probablement parce que le cheval ne s’encombre pas d’éléments du passé et ne se  projète pas dans le futur mais qu’il vit dans le moment présent, il me semble souvent bien plus facile d’enseigner aux chevaux qu’aux humains. C’est bénéfique de passer du temps avec eux.  Ils ne nous laissent pas vraiment le choix, il faut se concentrer sur ce que l’on ressent, développer nos réflexes et coordonner nos pensées et nos actes pour pouvoir communiquer de façon cohérente.  Les chevaux peuvent nous enseigner et nous aider autant du point de vue physique, mental et émotionnel. Le but ultime n’est-il pas de faire « un » avec le cheval?  Je crois qu’il faut persévérer dans cette voie et mieux profiter de ce privilège que nous offre le cheval qui nous renvoie une image nous-même et nous amène à nous surpasser dans nos habiletés à ressentir et bien interagir.

"Il est plus facile d'approcher un cheval si des deux côtés il y a moins de scepticisme, de craintes et d'inconfort et plus de confiance, de connaissances et de reconnaissance."

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