
WoW …
Quel genre d’incitatif peut amener un cheval à faire un appuyé au galop ?
On m’a déjà enseigné que la différence entre un cédé à la jambe et un appuyé, c’est comme dans un combat à l’épée où, en pas de côté, on s’éloigne de notre adversaire dans le premier cas ou bien on fonce vers notre adversaire dans le second.
Je suis convaincue que Boréale devait être dans cet état d’esprit avec le but bien précis de tasser Karel de son chemin.
Ça me donne à penser à quel point c’est plus facile pour eux d’exécuter des mouvements compliqués quand ça vient de leur propre chef. Essayer de suivre nos intentions, souvent empreints de doutes, en ayant en plus à supporter notre corps qui peine quasiment autant à s’accrocher qu’à diriger; c’est tout un exploit.
Je n’ai pas de honte à dire qu’ensemble, on est pas rendu là, à pratiquer une telle manœuvre. Je vais peut-être faire un effort cependant pour arrêter de me trouver des excuses à ne pas privilégier le galop lors de nos séances d’équitation. Au lieu de dire que ce n’est pas sa tasse de thé à Boréale (vu sa race et son poids), j’assumerai fièrement ma préférence pour le trot.
Mais je ne suis pas contre l’idée cependant, de me laisser porter de temps en temps par quelques foulées de petit galop, dans un contexte de détente bien entendu.
(18 mai 2025)

Histoire vécue
C’était il y a longtemps, avant qu’on installe une barrière à l’entrée de la ferme. Il était environ trois heures du matin quand Ghislain et moi, on se fit réveillés par quelqu’un qui cognait à la porte de la maison. Un : « Qui va là? » Traversa notre esprit inquiet, non sans raison. Comme d’habitude la curiosité l’emporta sur notre imagination et on se dépêcha d’aller répondre. Un homme se tenait devant la porte; un brin stressé il nous demanda si on avait des chevaux.
- « Oui… on en a, pourquoi? » qu’on lui répondit.
Il nous expliqua, l’air incrédule, comme s’il avait lui-même du mal à croire ce qu’il venait de vivre :
- « J’arrive du village (on appelait encore ainsi le centre de la municipalité à ce moment-là) et j’ai suivi un groupe de chevaux tout au long du rang (en fait c’est la rue Hôtel de ville, le rang huit d’autrefois, qui part en ligne droite en face de l’église en passant par chez nous, deux kilomètres plus loin). Il y en avait quatre et ils ont fini par tourner dans votre cour; ils sont partis par derrière.
- « Quoi? Qu’est-ce que vous dites? »
Il ne connaissait rien aux chevaux et ça paraissait, rien qu’à sa manière d’expliquer son expérience qui, pour sa défense, sortait véritablement de l’ordinaire.
- « Eh bien oui… je les ai suivis depuis le village, question d’assurer la sécurité pour les autres voitures. »
J’en était déjà mentalement à faire l’inventaire de nos chevaux qui vivaient dehors vingt-quatre heures sur vingt-quatre pendant qu’on remerciait rapidement notre gentil monsieur qui avait si bien mesuré l’importance de l’événement en prenant également la peine de nous avertir. Pressés de connaître les aboutissants de cette affaire, on se dépêcha d’aller faire le décompte et voir ce qui se passait sur le terrain.
Habillés à la hâte, on sortit de la maison pour se diriger vers les paddocks. En contournant le garage on aperçut dans la noirceur les quatre aventuriers qui s’étaient faufilés dans le premier parc, celui le plus près de l’écurie et qui était vide à cette heure de la nuit. On reconnut d’abord la blanche Bonita puis ses colocs, Shany, Zira et Bily (si ma mémoire est bonne). Ils s’étaient tout bonnement trompés de parcs en revenant de ce qui semblait être une belle escapade de bande. Heureusement, celle-ci s’est bien terminée, comme si de rien n’était, par une discrète rentrée au bercail.
En bon gardien de troupeau, on les observa un moment pour se rendre compte qu’aucun d’eux ne semblait perturbé ni blessé. Dans la rue, une voiture de police sillonnait les alentours, alertée on peut le supposer par des résidents insomniaques.
On referma la porte du paddock; remettant de quelques heures le déménagement de nos bien aisés pensionnaires dans leurs propres quartiers.
Encore maintenant j’imagine la scène. Un cheval découvre que la barrière de leur parc est restée ouverte. Ensemble ils traversent la cour à la lueur du lampadaire. Ils trouvent la sortie en passant à côté de la maison puis prennent la rue. Ils marchent sur le bord du chemin, à queue leu leu. C’était sûrement l’hiver sinon ils se seraient arrêtés manger au premier emplacement d’une quelconque herbe tentante. Donc, ils marchent, je devine en suivant Bonita, la chef de la troupe. Ils laissent tomber à quelques endroits des pommes de route, ce qui nous permettra dès le lendemain d’étayer la preuve de leur passage jusqu’aux abords du Pub. Peut-être avaient-ils projeté d’aller prendre une bière et puis revenir ? J’aurais bien aimé, vraiment, être à la place de celui qui les a suivis jusqu’à la ferme. Je me demande encore par quel radar ils ont retrouvé leur chemin. L’instinct, la mémoire ? Comment savoir.
Je me dis que dans cette histoire inusitée, ce sont certes les personnages à l’allure humaine qui ont manifesté les émotions les plus dérangeantes, venant de la surprise, du stress ou de la crainte de je ne sais trop quoi. Selon ce que j’ai pu savoir, nos amis équidés eux, ont vécu cette aventure plutôt calmement. Faudrait peut-être réviser alors certaines de nos idées préconçues comme quoi la liberté fait peur!
(16 mai 2025)


J’ai vu Summer répondre à la pression d’Aby qui, en l’espace d’une seconde a agrippé la corde avec ses deux petite pattes. La jument qui avait d’abord amorcé un mouvement pour s’éloigner, est revenue d’un œil interrogateur vers la petite chatte. À peine si la corde a levé de terre.
S’il n’en fallait pas plus pour faire changer d’idée à Summer et la faire céder (alors que tant de choses peuvent facilement l’amener à résister ou fuir) je me demande dans l'attitude d'Aby, ce qui a bien pu jouer en sa faveur ! 🧐
En regardant bien je dirais : Prendre ses outils délicatement… Avoir l’air de s’amuser... Développer de bons réflexes …Ne pas opposer de pression sur laquelle le cheval va s’appuyer… Profiter de la curiosité du cheval…
Toutes ces réponses sont bonnes naturellement! 😊
(13 mai 2025)

La poésie pourrait-elle s’incruster dans notre esprit au point d’influencer notre parcours de vie? C’est la question qui me revient à chaque fois que je balaie le plancher de l’écurie.
C’est dans la vingtaine, alors que j’étais toujours étudiante et citadine, que j’ai été attirée par la douceur et le calme qui émanait de la vie paysanne, dans les mots et les vers du « Booz endormi » de Victor Hugo.
Il y avait certainement quelque chose d’apaisant dans l’histoire de ce vieillard qui :
« Avait tout le jour travaillé dans son aire;
Puis avait fait son lit à sa place ordinaire.
Booz dormait auprès des boisseaux pleins de blé. »
Il y avait aussi quelque chose d’inspirant dans l’harmonie et la propreté qui régnait autour de lui :
« Il n’y avait pas de fange en l’eau de son moulin;
Il n’y avait pas d’enfer dans le feu de sa forge. »
Le matin en balayant, quand j’aperçois un bel épi de blé qui traine par terre, c’est fou mais je ne peux m’empêcher de le ramasser en me rappelant ces mots :
« Quand il voyait passer quelque pauvre glaneuse;
Laissez tomber exprès les épis », disait-il. »
Sourire en coin, je le lance dans le box de ma jument Charming qui, à l’instar de cette pauvre glaneuse ne manque jamais de s’arrêter sur son chemin pour cueillir ne serait-ce que le plus petit brin de foin. Il m’arrive alors de me demander ce que peut bien représenter dans la vie actuelle une simple poignée de foin « tombée exprès ». Une métaphore qui porte à réflexion à travers ce vers :
« Il était généreux, quoiqu’il fut économe; »
Peut-on ici parler en toute quiétude de richesse sans gaspillage, d’économie florissante et de partage ?
Et parce que j’ai la chance d’aller nourrir le soir quand il fait noir parfois avec beaucoup d’étoiles, ça me fait penser à ceci :
« Les astres émaillaient le ciel profond et sombre;
Le croissant fin et clair parmi ces fleurs de l’ombre »
Et si j’aperçois un croissant de lune, je pense alors à Ruth dans le poème qui se demandait :
«Quel dieu, quel moissonneur de l’éternel été,
Avait, en s’en allant, négligemment jeté
Cette faucille d’or dans le champ des étoiles. »
Dans ce temps-là, je me dis que malgré les obligations, le travail continu et exigeant de la vie sur la ferme, ça vaut la peine de prendre le temps de s’arrêter pour constater toute cette beauté qui existe autour de nous et qui fait tellement de bien.
(8 mai 2025)
On joue ou on travaille???
Je m’en vais jouer avec mon cheval ! Ça fait pas sérieux, certains diront; ça donne l’impression de ne pas faire grand- chose, de juste s’amuser. Mais quand j’ai débuté les jeux Parelli avec Windy et que j’ai vu les effets autant dans notre relation que dans mon équitation, effectivement j’ai commencé à avoir beaucoup plus de fun et de résultats aussi…un baume sur mon égo maltraité de débutante!
Jouer avec son cheval pour l’humain, c’est apprendre à communiquer dans un langage que le cheval connaît. En fait, c’est quelque chose qu’il apprend dès la naissance avec sa mère et ensuite avec ses congénères dans le troupeau.
Dans mes premières lectures, je me rappelle que quelqu’un avait demandé pendant combien de temps il pouvait jouer avec son cheval. La réponse était: « Aussi longtemps que ça ne devient pas une job ».
La notion de jeu implique des défis aussi exigeants que dans le travail. Cependant la règle à respecter est d’essayer de les surmonter dans un climat de détente et de plaisir. Pas toujours facile direz-vous ! Et bien oui, ça prend une bonne communication, un bon contrôle de soi, du rythme et de bonnes instructions. La recette gagnante avec les chevaux est de rester positif, progressif et garder le sourire, peu importe dans quel pétrin on se trouve. Les chevaux n’ont pas de stratégie; ils avancent leurs pions selon la manière qu’on place les nôtres. Et puis des deux côtés, si on fait des erreurs dans le jeu, c’est pas grave ! On CÉLÈBRE car on APPREND !
Je dois dire que j’ai gagné les faveurs de Charming dans le passé quand j’ai développé le sens de l’humour et que j’ai commencé à la trouver drôle et futée plutôt que contrariante. Les difficultés sont devenues des opportunités de devenir meilleure et de rester le maître du jeu en évitant surtout les jeux de dominance. Avec Zippo j’ai appris la patience et la politesse avec Windy.
Dans l’esprit du jeu, on fait des pauses, on s’encourage et on félicite souvent. Chaque réussite invite à se taper l’épaule et à remercier notre partenaire équin.
Quand on a du plaisir en groupe, qu’on rit de nos maladresses dans des situations assez rigolotes parfois, les chevaux eux ne se sentent pas concernés malgré la confusion, le chaos ou bien les objets qui virevoltent de toute part.
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L’avantage avec les chevaux c’est qu’ils adorent les devinettes. Si on leur laisse un peu de temps pour réfléchir et trouver la solution, non seulement ils deviennent brillants, ils deviennent des compagnons de jeu de plus en plus intéressants avec lesquels on a envie de progresser.
(5 avril 2025)
ALORS ON JOUE ? 😊


De chaque cheval il ressort une énergie et des caractéristiques qui lui sont propre. C’est ce qui le rend unique, beau et attachant.
Ces temps-ci je pense souvent à Zig, Domino Zig Harmonie, la sœur ainée de nos trois Appaloosas. Je l’ai choisie alors qu’elle était encore bébé pour son élégance, la grâce de sa démarche que je n’ai par après jamais cessé d’admirer.
Sa vivacité exprimait en permanence une joie de vivre, un besoin de bouger et une sensibilité à fleur de peau. À cause de ses longues jambes elle faisait penser à une ballerine emportée par le moindre son, en mouvement comme sous l’effet d’une musique.
J’ai aimé la voir grandir, interagir avec tous les nouveaux défis qu’elle représentait. Un parcours de questionnement mais toujours rempli d’espoir, des ajustements pour respecter ses particularités et accepter les opportunités qu’elle offrait en même temps que les limites.
Heureusement, le problème de santé de naissance qui l’a emportée trop jeune n’a pas réussi à la catégoriser comme un cheval n’ayant pas répondu à mes attentes. Je reste avec le doux souvenir d’une jument intelligente au tempérament particulièrement généreux.
Quelque chose m’a traversé l’esprit. On dirait qu’à sa manière Zig essaie de répondre aux questions que je me pose ces temps-ci : Jusqu’où c’est important d’amener le cheval à performer au meilleur de ses capacités physiques? Est-ce possible de le faire sans brimer ses aptitudes mentales et sa nature?
(23 mars 2025)



Le plus gros défi selon moi n’est pas de faire bouger le cheval mais de faire en sorte qu’il ait envie d’être avec moi, peu importe si je suis à côté ou dessus. Ce n’est sûrement pas en le traitant en prisonnier, en l’attachant et en l’enfermant; certainement pas non plus en le traitant comme un esclave quand bon nous semble. La question qui se pose est : « Est-ce qu’il va se sauver si je ne le retiens pas? »
Avec mon premier cheval Windy j’ai compris qu’en lui donnant plus de latitude, il restait avec moi; qu’en le laissant libre de choisir il se liait davantage avec moi.
Cette incohérence s’explique d’une certaine manière : Proie versus prédateur, les chevaux sont nos contraires sur bien des points de vue. Là où l’on voit la certitude, ils voient le piège; d’un autre côté ils perçoivent nos doutes comme des raisons de s’en éloigner. Plus on cherche à les contraindre dans le but de se sécuriser, plus ils sont anxieux, moins ils nous font confiance.
Pour que mon cheval ait envie d’être près de moi, je dois répondre à certains critères. Ferme et confiante comme tout bon leader; sensible et prêtes à retraiter si nécessaire. À moi de lui prouver que je suis digne de sa confiance et ne pas mettre la pression inutilement. Si mes intentions sont trop fortes ou hésitantes, je vais le savoir. Tout est dans l’attitude. Être détendue tout en étant capable de moduler mon énergie (augmenter ou baisser la pression) de manière à empêcher le réflexe d’opposition chez mon cheval...un signal qui l’invite à prendre des distances.
Autant quand je brosse ou douche mes juments que lorsque je les selle ou que je les monte, les mêmes questions se posent : « Est-ce qu’elle aime mon contact? Est-ce qu’elle accepte ma présence et mes gestes? Est-ce qu’elle participe? ». J’aurais pu aussi bien dire : « Est-ce que j’ai besoin de l’attacher tout le temps? Est-ce qu’elle réagit négativement par résistance ou par la peur? Est-ce que j’ai besoin d’utiliser des moyens de coercition pour qu’elle cède à mes demandes? »
Finalement, il n’y a pas de meilleur feeling que de sentir l’attention de mon cheval porté sur moi comme pour me dire : « Continue! » ou « Qu’est-ce qu’on fait maintenant? »
(20 mars 2025)



J’adhère ! Je souscris à l’idée que la connexion est la chose la plus importante à obtenir quand on veut communiquer avec le cheval. Technologiquement parlant, c’est l’évidence même qu’il faut établir le lien avant d’engager la discussion, que ce soit au bout du fil, sur les ondes radios ou par internet. Quand il s’agit de faire passer le message à un être vivant comme le cheval, pourvu d’une intelligence et capable de ressentir des émotions, on convient facilement qu’il ne suffit pas de peser sur un bouton pour que la connexion se fasse. Il faut aller chercher son attention afin d’établir le contact et s’assurer le garder en étant clair et intéressant mais surtout, rester à l’écoute pour ne pas perdre le fil de la conversation.
Dans l’interaction, de proche ou de loin, la ligne qui nous relie au cheval est mince. Pour que le courant passe, il est primordial d’être là et disponible dans le moment, un peu comme si on se coupait du reste du monde. Les sens sont au rendez-vous, avec une énergie et des gestes adéquats. Au premier regard, on se présente de la façon la plus authentique possible. Le cheval ne se laissera pas berner; il perçoit rapidement nos intentions, nos forces et nos faiblesses.
Ça se peut que le cheval ne réponde pas tout de suite à l’appel. Soit qu’il est occupé ailleurs ou que quelque chose d’autre retient son attention. C’est bien de patienter ou simplement de réessayer. Il se peut aussi qu’il décroche et puis raccroche en réalisant qu’il n’y personne au bout de la ligne. La connexion fonctionne dans les deux sens, de cerveau à cerveau, pas juste entre nos deux oreilles. Pas étonnant que notre cheval nous quitte quand il se rend compte qu’on s’est absenté mentalement, perdu dans notre tête ou bien complètement ailleurs.
Parfois il essaie de comprendre mais la ligne « griche », il n’entend plus rien. Parce que ça fait trop de bruit, trop fort, pas assez fort, les idées s’entremêlent, les demandes sont contradictoires ou tout à fait incompréhensibles.
Il faut alors réparer, isoler le problème et rétablir la connexion. Les services d’un professionnel sont souvent requis pour mieux utiliser les équipements et améliorer la transmission.
Ne manquons surtout pas de répondre quand le cheval lance lui-même un appel! Ses deux oreilles pointées vers nous et ses deux yeux fixés sur nous il attend la réponse. En bon leader, empressons-nous de le remercier de son attention en lui proposant une suite logique à son envie de participer.
Toujours dans un esprit métaphorique, la connexion est comme une ligne de communication entre deux êtres qu’on pourrait qualifier de « consciemment consentants ». Dans une ambiance calme et détendue, la conversation peut se prolonger agréablement en percevant chez l’autre les moindres réactions comme des signes positifs d’un échange constructif. Au lieu de constamment étirer l’élastique dans un combat perpétuel, les interlocuteurs ont ainsi la chance de développer un intérêt et un attachement qui renforcit inévitablement la relation Humain/Cheval.
(15 mars 2025)




C’est l’histoire d’une jument ultra-sensible et intelligente qui, dans un contexte où on lui demande de se comporter d’une telle manière, sans qu’elle puisse exprimer un avis quelconque, va très certainement trouver des moyens de répliquer. Si on attend d’elle qu’elle accepte sans poser de question, qu’elle cède pour ne voir que l’option d’obéir, son histoire risque de glisser vers le désenchantement, là où les rapports avec autrui sont limités.
Cette même jument, si on l’écoute un peu, nous dit qu’elle ne veut pas causer de trouble. Qu’elle aime la compagnie des humains quand ceux-ci lui demandent son avis. Qu’elle veut bien comprendre ce qu’on attend d’elle à condition qu’on ne la force pas, qu’on le lui demande simplement et clairement. Alors là, en signe de gratitude on voit dans ses yeux la volonté de répondre. Son corps se détend, son esprit oublie la méfiance et se connecte. Pour chacun des partenaires, l’histoire s’enrichie alors de nouvelles conversations et de nouvelles découvertes dans la recherche du meilleur de soi-même.
(22 février 2025)

Le « parking spot »
Difficile de ne pas s’attendrir quand on voit la mine déconfite de notre petit Billy dans un épisode, disons-le, plutôt rare de totale immobilité; puis on pose un regard interrogateur sur le rectangle tracé avec de la chaux autour de lui .
Dans quel but il a-t-il été dessiné? Un jeu pour indiquer à Billy un endroit où il doit se diriger et se positionner ? Je doute que ces lignes fassent beaucoup de sens pour lui. Mais en donnant une image précise du lieu où Billy doit rester stationné, elles aident surtout la personne qui communique avec lui à l’autre bout de la corde.
Billy est un petit poney extraverti dont le cerveau est aussi rapide que ses pieds. Son envie de faire quelque chose et de bouger n’a pas de cesse; alors si on a rien à lui proposer d’intéressant il va s’activer par lui-même. C’est ce qui complique bien souvent le parage des pieds ou même le brossage quand son idée se dirige sur tout ce qui se trouve autour de lui.
Et si on lui proposait de s’arrêter plus de deux secondes ??? Un défi pour lui beaucoup plus difficile que de sauter les barils ou n’importe quel autre proposition énergivore. Un défi aussi pour la personne à l’autre bout de la corde qui doit démontrer à Billy comment y arriver.
L’exercice appelé « Parking spot » a été élaboré de manière intelligible par Linda Parelli dans son programme « Happy Horse Happy Life ». Il s’agit de faire comprendre à Billy que je lui demande de rester tranquille et immobile. C’est une exercice qui se fait à distance et qui requiert une bonne connexion mentale. Pour lui faire comprendre sa responsabilité, je dois adopter un langage non verbal clair, en intervenant seulement lorsqu’il brise ma confiance en bougeant. J’attends qu’il fasse l’erreur avant de le ramener à sa position d’origine. Bien délimiter l’emplacement, mettre son énergie au neutre en ayant soin de laisser la corde par terre, facilite la communication entre les deux partenaires en réduisant la conversation à l’essentiel. « Je te laisse tranquille et je me met au neutre tant que tu ne bouges pas de cet endroit ».
Après quelques tentatives où Billy va se faire remettre à sa place, il va commencer à réaliser sa responsabilité et comprendre ce qu’il doit faire pour que moi je reste tranquille et que je me détende. J’adore quand les grands esprits se rencontrent et qu’il me regarde comme pour dire: « C’est ça que tu veux? » Et moi de lui répondre en souriant calmement : « Oui, mon cher, merci de poser la question, c’est bien ça ! »
Et puis, petit à petit, avec les répétitions de plus en plus prolongées, il apprendra et imitera mon attitude détendue et immobile qui reflète le fait de ne pas avoir d’intention. Une nouvelle sensation dans sa palette d’émotions!
La plupart des exercices en Horsemanship sont créer pour enseigner aux humains comment enseigner aux chevaux. Moi la première pour l’avoir vécu avec ma flamboyante Zig, c’est facile de suivre le mouvement avec un cheval qui aime bouger. Lui apprendre à baisser son adrénaline et s’immobiliser est quelque chose qu’il faut savoir maitriser soi-même pour pouvoir le transmettre et l’obtenir du cheval. En prenant réellement conscience de notre niveau d’énergie, on est surpris des résistances que l’on rencontre quand on s’efforce de l’abaisser. Intéressant…et important car le cheval mime ou se coordonne avec l’énergie de son leader.
Je voudrais ajouter ici que dessiner le stationnement est une option. C’est pour aider l’humain à être plus précis dans ses réactions et dans l’information transmise au cheval. Car il arrive que les humains se perdent dans leurs idées en prenant une attitude plutôt floue par rapport à ce qu’ils veulent. Ça devient facile devant la confusion d’accepter une réponse médiocre qui va probablement devenir une mauvaise habitude.
Le caractère charismatique et enjôleur de Billy nous porte souvent à vouloir tout lui pardonner. Heureusement pour nous qu’il n’est pas bien grand… physiquement je précise. Malgré cela, ce n'est pas par la force qu'on arrive le contrôler, Charming peut en témoigner. 😅
(1er février 2025)

Une belle impression d’unité se dégage de cette photo de nos trois vieux comparses : Windy, Queen’s last love et Shany qui déambulent tranquillement dans le sentier de la « Grande Allée ». J’y vois une belle synergie dans les mouvements, ils vont dans la même direction, à la même vitesse, avec la même énergie.

Je retrouve ce même feeling ici en voyant de nos quatre amis : Bonita, Enya, Toxédo et Chase, regroupés et alignés dans une même expression de curiosité, d’excitation alors qu’ils surveillent avec intérêt ce qui se passe dans le parc voisin.
Et ici encore, dans ce climat de détente dans l’action où les trois chevaux se sont rassemblés de chaque côté de la clôture pour bénéficier d’un échange de service.

Le chevaux peuvent très bien se coordonner à nos mouvements en partageant la même idée. Ils le feront si la communication est clairement bien établie avec une belle connexion et un bon focus, dans un rapport de confiance et de respect.


Comme nous, les chevaux vivent des émotions et celles-ci dictent leurs réactions. Ils ressentent aussi facilement les nôtres et sont influencés par celles-ci. Se retrouver sur la même longueur d’onde, dans un même but, pour une meilleure harmonie est une réel plaisir et une recherche constante dans nos interactions avec les chevaux.

Pour y arriver, d’abord reconnaître que les chevaux sont capable de ressentir, de comprendre et de décider s’ils ont envie ou pas de nous accompagner. Ensuite, en bon partenaire et un bon leader, en étant conscient de ce qu’on veut leur communiquer, en respectant leur sensibilité, les inviter avec subtilité et humilité à partager notre idée.
(26 janvier 2025)

Visite surprise !

Entre donc mon cher Billy !

Finalement, rien de très intéressant pour moi... bye les amies!
(26 janvier 2025)

Parfois les choses évoluent lentement, de manière plus subtile. Les changements s’insinuent un peu comme un vague impression, sans surprendre. Boréale est une jument discrète qui peut à la limite paraître détachée. Au lieu d’exprimer clairement et rapidement ce qu’elle pense comme le fait Charming ou Karel à la première occasion et à la moindre sensation, elle attend et observe. Dans un sens, plus tolérante mais pas moins sensible aussi je n’ai pas besoin de pousser loin la pression quand je lui demande quelque chose, je sais qu’elle est là, avec moi, qu’elle comprend et répond. Ses mouvements sont lents et réfléchis. Dès la première rencontre il y a près de cinq ans, attirée autant par sa réserve que sa détermination, elle m’a donné le goût de poursuivre mon cheminement de cavalière avec elle.
Si elle reste placide la plupart du temps, dans certaines circonstances une implosion potentielle fermente sous la puissance de ses 1600 livres. Comme on dit : « Méfiez-vous de l’eau qui dort ». Elle a beau être grande, dominante et imposante, à juste titre elle est apte à réagir à n’importe quel stimulus, un réflexe naturel que seul un cheval peut réellement comprendre. Du point de vue du cheval, être alerte, sensible et prudent constituent des qualités dignes d’un bon leader et un gage de survie. La témérité relève plus d’un manque de jugement. De mon côté, à les côtoyer j’apprends la vigilance et je comprends de mieux en mieux ce que veut dire la phrase que tout bon Horseman connaît et qui dit qu’il faut être prêt à l’imprévisible.
Petit à petit, je découvre Boréale à travers ses penchants et ses peurs, exploitant les unes pour atténuer les autres. De différentes façons, elle m’exprime de plus en plus son désir d’être avec moi. À la manière de me chercher du regard et d’anticiper mes demandes, je sais que je ne suis pas seulement celle qui apporte la bouffe mais aussi celle qui nourrit son esprit et lui offre un certain réconfort.
Elle me l’a prouvé dernièrement. Un matin en allant la chercher, après que je lui ai attaché son licou, elle s’est penchée pour saisir un brin d’herbe et la poignée de la corde munie d’un ressort qui était accrochée sur la barrière s’est pris solidement dans son épaisse crinière. Saisie de panique, elle a tout arraché et s’est mise à courir à travers les arbres. Je voyais les deux cordes, celle du licou ainsi que le long fil de clôture électrique s’enrouler autour des arbres, de son corps et de ses jambes. Après quelques tours d’épouvante, elle est revenue me trouver pour s’arrêter (ou presque) près de moi. Elle essayait de maitriser sa frayeur pendant que je ramassais la corde du licou afin de l’orienter vers moi et la rassurer. J’ai téléphoné à Judith qui n’était pas trop loin pour qu’elle vienne m’aider à couper la grande corde qui l’encerclait et finir par dégager la poignée bien entortillée dans sa crinière. J’ai réalisé à ce moment-là l’importance de rester calme dans une situation dangereuse. Là-dessus on n’est pas tellement différents des chevaux; on prend nos décisions en fonction de nos connaissances et de notre expérience. Boréale a fait la moitié du chemin en me faisant confiance et j’ai pu lui démontrer mon leadership en prenant la situation bien en main.
Elle m’a suivie ensuite avec Karel dans le manège sans montrer aucun signe de stress, comme s’il ne s’était rien passé. Elle a beau jouer de la guitare et se faire un nouvel ami, je me méfie quand même des petites plaques de glace qui glissent sur la toile du manège. C’est plus fort qu’elle, elle peut réagir extrêmement vite!
(1er décembre 2024)


Quel genre d’émotion la vision d’un cheval couché suscite-t-elle?
En écrivant ces mots je vois Boréale au loin se rouler dans le sable mouillé du grand enclos. Je me revois instantanément cet avant-midi, à manger de la poussière en brossant son épaisse fourrure avant de mettre la selle. 😝
C’est souvent par beau temps que j’ai le plaisir de regarder d’un œil attendri nos chevaux en train de relaxer sur le sol, les yeux mi-clos et les jambes pliées en-dessous d’eux. C’est le moment alors de s’arrêter deux secondes pour apprécier la tranquillité et la beauté qui m’entoure. 😍 😌

Il m’arrive cependant qu’à la vue d’un cheval étendu de tout son long, je m’immobilise un instant en arrêtant de respirer le temps que se manifeste le moindre petit mouvement et de réaliser qu’il bouge encore… 😳🙄

Un cheval qui se couche, se roule, se lève, se recouche et se roule encore…ça donne des sueurs froides. Ah non !!! Qu’est-ce qu’il a ??? Une colique ??? 😨🤔
Charming ou Billy qui subitement se laissent tomber sur le sol en plein milieu d’un exercice, ça me rend perplexe…généralement ça veut dire plus : « Je ne veux pas ! » que « Je ne peux pas !» 🫤🤨
Windy, qui s’était approprié tout l’espace autour de l’écurie, m’a causé beaucoup d’inquiétude à la fin de sa vie, à me demander s’il allait être capable de se relever lorsqu’il se couchait pour se reposer un peu n’importe où sur le terrain. 🥺
Comme pour Gaby qui pour son jeune âge passait bizarrement trop de temps sur le sol. 🧐

Personnellement, je n’ai jamais eu envie de faire coucher mes chevaux sur demande. À mon idée, c’est quelque chose qu’il font mieux sans nous et dans un but précis. Habituellement je les laisse faire lorsqu’ils en expriment le besoin. Par exemple, Charming aime se rouler dans le manège avant les exercices ou après quand je la monte. Boréale adore se rouler dans le sable en avant de l’abri quand je l’amène au champ. Billy, le petit comique, c’est surtout quand on lui demande quelque chose… et d’un côté à l’autre, dix fois plutôt qu’une. 😅
Chose certaine, en tant que proie, pour réussir à dormir pendant quelques minutes dans une position plus vulnérable qu’en restant debout, le cheval a besoin de se sentir en sécurité et en confiance, loin des prédateurs, de préférence dans un environnement familier. Ici, Windy se détend complètement en compagnie de ses deux gardes du corps du moment, Queen’s last love et Shany, qui font le guet. 🤫
Autant dans un box suffisamment grand et couvert d’une litière propre que dans un enclos en bonne compagnie, il est difficile de prédire quand notre cheval choisira de s’étendre et se détendre. Pour avoir la chance de partager ce moment avec lui, vaut mieux s’approcher doucement en baissant notre énergie au maximum (zéro pression) pour ne pas l’alerter. Quand on y parvient, une sensation de bien-être vient consolider cet autre bel épisode dans la recherche et la création d’une belle relation avec lui. 🙂🥰
(22 novembre 2024)

Je vous explique le contexte. Gaby vient de mourir. Sa grande sœur Karel doit aller rejoindre Boréale qui est arrivée à la ferme quelques mois plus tôt et qui étais destinée à devenir sa nouvelle compagne. En attendant le départ de Gaby, Maggie, qui faisait ménage à trois avec Charming et Summer s'est prêtée volontiers au jumelage avec Boréale le temps d’un hiver et d’un printemps. Elle peut maintenant retourner dans son ancien parc pour retrouver ses deux copines d’avant.

L’intégration ne crée pas trop d’inquiétude, les trois filles se connaissent bien. Maggie ne questionne pas son rang par rapport à Summer. C’est chose réglée depuis longtemps; malgré un rapport de force à peu près égal, il a été établi que la jument grise appuierait sans trop de discussion les décisions de la belle jument paint. Celle-ci continue donc de manger sans trop se sentir concernée mais en gardant manifestement un œil averti sur la suite des évènements.
Comme pour vérifier si les choses ont changé durant son absence ou pour rappeler à Charming : « Qui fait bouger qui! » (C’est-à-dire qui est le boss), Maggie fait une première approche, le cou arqué, déterminée. Charming, tranquille en train de manger, la voit venir. S’ensuit un bref contact qu’on pourrait presque qualifier d’amical à voir leur attitude plutôt calme. Sans plus de réaction Charming se remet à son foin. Après une petite pause, Maggie pointe son nez dans la mangeoire. Serait-ce pour tasser Charming ... pour une petite causette ou pour simplement partager son repas? Sans la moindre obstination Charming lui laisse la place et s’en va retrouver Summer à l’autre mangeoire.

Là, on a la réponse à nos questions lorsque Maggie, sans prendre la moindre bouchée, fait un demi-cercle pour venir s’installer devant elles; délicatement elle s’interpose entre les deux. Mais cette fois, voyant que Charming ne réagit pas, d’un brusque et éloquent mouvement, elle la chasse.

Maggie poursuit Charming avec l’idée peut-être d’engager une vraie discussion mais celle-ci revient à son lunch. Exaspérée, Maggie part en courant. Pour la première fois la brunette lâche le foin un moment pour s’adresser à Maggie. Elle fait quelques pas en se grandissant, couche les oreilles brièvement puis revient trouver sa blonde. Maggie change d’attitude et vient les rejoindre cette fois, sans plus d’intention…la tête basse.
Malheureusement les vidéos s’arrêtent là. Je suppose qu’instinctivement j’avais saisi que la discussion allait continuer de tourner autour du même sujet : Maggie qui cherche à en imposer à Charming qui se réfugie auprès de Summer.
J’ouvre une parenthèse pour dire que j’aurais pu simplement écrire : « Maggie qui cherche à en imposer à Charming qui décide de changer de mangeoire ». À tort ou à raison je me suis permise d’insinuer que Charming, forte de sa connexion avec Summer a choisi délibérément de se rapprocher d’elle. Si j’ai fait cette supposition, ce n’est pas pour rendre la scène plus intéressante, c’est juste par extrapolation d’événements plusieurs fois observés.
Je m’explique. Charming s’est toujours sentie plus forte en compagnie de son leader. Je ne sais pas comment elle fait mais autant Zig, Summer que moi-même, on a dû souvent intervenir et se défendre d’une situation malencontreuse que (l’ensorceleuse) Charming avait elle-même crée. Elle doit avoir un don pour ça. Combien de fois j’ai vu Zig édifier une barrière de protection autour de Charming pour éloigner les autres. Aussi, pour l’avoir souvent vécu,Maggie sait pertinemment que Summer risque de prendre la défense de Charming. En ai-je pas été témoin cet été en faisant brouter Charming alors affligée de son terrible ulcère cornéen ? Summer est venue appliquer ses deux postérieurs sur le côté de Maggie pour l’éloigner de Charming. Je n’ai pas vu les signes qui justifiaient cette démarche, mais je fais confiance à Summer; les chevaux ne font rien pour rien. Cependant, seule avec Maggie, Charming n’a jamais fait le poids. J’ai pu voir Maggie lors d’un voyage en Ontario alors qu’elles partageaient le même parc, établir ses règles en empêchant même Charming de boire de l’eau. C’était pousser loin la mise au pas…
Plus tard, pour préserver les ligaments et tendons de Charming qui avait tendance à se blesser au cours de leurs échauffourées rapides mais parfois intenses, j’ai décidé de la séparer de Maggie, toujours en proie à clarifier sa hiérarchie dans le trio improbable.
Mais encore maintenant, quand je vais chercher Charming dehors le soir pour la ramener à l’écurie, elle se fait plaisir à essayer de mordre Billy qui, haut comme trois pommes, réussit quand même à lui faire peur quand je ne suis pas là.
Dans ce court vidéo d’à peine quelques secondes, j’admire la persévérance, la vivacité, l’intelligence et la délicatesse de Maggie qui s’active à reprendre sa place au centre de l’échiquier. Elle agence prudence et précision pour se faire comprendre de Charming sans trop alerter Summer. Elle gère bien ses émotions, de la frustration jusqu’au calme, déterminée à passer le message. Elle n'est pas agressive, elle élève parfois le ton pour se faire comprendre.
D’un oeil affectueux mi-figue mi-raisin, je reconnais le comportement de Charming qui s’arrange pour garder sa pseudo dominance en utilisant, j’aurais assez tendance à le croire, les autres comme bouclier.
Quant à Summer, brillante, en bon chef de groupe elle observe tout en permettant à ses congénères de prendre leur place et de se commettre dans le maintien de l’ordre.
Avoir l’opportunité de les côtoyer régulièrement, de les connaître mieux, pas parfaitement, me permet d’anticiper, de déduire ou d’entrevoir certaines de leurs conversations ainsi que les émotions qu’elles vivent à travers leurs interactions. Je considère comme un privilège et un immense compliment de me faire accepter et de me faire reconnaître en tant que leader quand je m’intègre dans le troupeau de deux que je forme avec chacune d’elles. C’est une remise en question continuelle et comme pour le respect : difficile à gagner mais facile à perdre.
Si on extrapole encore un peu… c’est le genre de scénario qu’on a des chances de retrouver un peu partout et à plusieurs niveaux dans notre société. Cependant, j’ajouterais avec une pointe d’ironie et d’humilité que nos amis équins maitrisent beaucoup mieux que nous l’art de choisir leur leader.
(18 novembre 2024)

J’ai accroché sur cette photo sans trop savoir pourquoi. Naturellement, en voulant écrire, je me suis questionné. Et j’ai cherché longtemps. Plusieurs idées en sont ressorties que j’ai ensuite analysées. J’ai mis en doute mes impressions et en banalisant l’image, ou ce que j’en pensais, j’ai tenté de l’écarter.
Pour en finir…et en quelque sorte en passant au suivant, j’ai eu envie de vous demander ce qu’elle représente pour vous ou ce que vous voyez. Pour simplifier, j’émets ici quelques hypothèses :
-Un homme à côté d’un cheval sous un ciel bleu.
-Un beau grand cheval caché derrière la silhouette d’un homme.
-Un homme, les mains sur les hanches qui reprend son souffle les yeux fermés.
-Un cheval dont le poil et la crinière rappelle la couleur des cheveux de l’homme.
-Le corps d’un cheval et d’un homme dont les formes s’amalgament.
-La tête de l’homme se confond avec celle du cheval.
-L’homme et le cheval semblent à la même place, pensifs.
-Le cheval tend légèrement l’oreille vers l’homme, la paupière un peu abaissée.
-L’homme se détend, laisse son énergie descendre.
-Ni l’homme, ni le cheval ne met de la pression sur l’autre.
-Le cheval semble légèrement tourné vers l’homme.
-L’homme semble se reconnecter ou regrouper des idées.
-Le cheval a une corde autour du cou mais la corde est relâchée...
Et encore bien d’autres constatations ou même résultats de notre imagination.
Curieusement, au cours de mes réflexions un mot m’est revenu souvent : « Equus ». Grosso modo cela veut dire « cheval » mais je retiens plutôt la définition que Pat Parelli lui donnait : « Equale us ». Peut-on seulement imaginer que le cheval est notre égal…
En ouvrant notre esprit, je pense que oui. Sous certains aspects il peut même être supérieur et aussi moins apte ailleurs! On peut s’arrêter à ne voir qu’un cheval, qu’un animal, ou regarder plus précisément, plus longuement, plus loin, au niveau de la relation ou des émotions, à l’intérieur de nous.
Sans jugements aucun, on est tous plus ou moins enclins à s’attarder sur les images qui nous touchent, au cours de notre vie, au fil de nos passions. Difficile de juger de la sensibilité des autres qui voient les choses sur des perspectives différentes. La photo ici me concerne particulièrement car en premier lieu elle représente Ghislain, mon conjoint, à un moment intéressant de notre vie en compagnie des chevaux et Gaby, la cadette de nos trois Appaloosas qui est partie trop tôt avec toutes les caractéristiques propres à elle, avec un problème de santé qui restera en grande partie un mystère pour nous. Alors, une seule photo peut faire revivre beaucoup de choses et nous amener loin dans nos souvenirs. Dans ce cas-ci, cette photo avec Gaby me rappelle qu’à certains moments vers la fin sa vie, son œil très noir me faisait plus penser à un abysse profond qu’à une lumière prometteuse.
Mais c’est en relisant « Mémoire d’Hadrien » de Marguerite Yourcenar, que j’ai trouvé selon moi la plus belle métaphore pour représenter le cliché de ces deux têtes superposées. C’est quand cet empereur, en parlant de son cheval dit : «Entre Borysthènes et moi, les rapports étaient d’une netteté mathématique : il m’obéissait comme à son cerveau, et non à son maître.»
(11 novembre 2024)



Comme pour les humains, les relations entre les chevaux sont indéfinissables. Ce qui paraît simple comme bonjour au départ peut devenir aussi complexe qu’une vie entière. Qu’on parle d’affinité ou de chimie, même à travers les faits et les gestes il y a quelque chose d’insaisissable qui pousse à agir et incite à réagir. Du moment où un individu se présente à un autre individu jusqu’à ce qu’une entente mutuelle s’installe avec ses règles et ses limites, il y a deux mondes à découvrir et à respecter.
J’ai eu beau connaître mes chevaux à leur manière d’être avec moi, j’ai souvent été surprise par leur façon d’évoluer entre eux. Observer comment ils s’y prennent pour se faire valoir ou se soumettre; supposer d’après les attitudes; cela ne m’a pas empêché souvent d’être déconcertée par le résultat. Je m’étais trompée sur le vainqueur lors du combat de boxe entre Windy et Queen’s. Je n’ai jamais compris la relation qu’entretenais Zig avec Charming; encore moins du ménage à trois quand Maggie faisait peur à Charming qui faisait peur à Zig qui faisait peur à Maggie… Je garde un intérêt constant à les surveiller mais en même temps je me résigne à leur concéder ce territoire qui à vrai dire, leur appartient.
C’est avec une certaine appréhension, en me basant seulement sur le côté opiniâtre et démonstratif de Karel, que j’attendais le moment d’intégrer celle-ci avec Boréale qui était destinée à devenir sa nouvelle compagne de vie. Deux jours après la mort de Gaby qui avait été sous sa tutelle depuis leur arrivée à la ferme, j’amenais Karel dans le grand parc pour rejoindre Boréale et Maggie qui y broutaient paisiblement.
Je vous laisse admirer ces images, considérant que c’est un immense privilège de revoir et assister au déroulement de ces premières rencontres où les juments pour la circonstance, ont déployé un maximum d’énergie et de beauté dans leur manière d’être et de faire.
(Premier vidéo 1.31 min) D’un pas assuré, Karel fait les premiers pas. S’ensuit une longue discussion avec Boréale. Karel se retire tandis que Boréale rejoint Maggy.
(Deuxième vidéo 1.06 min) Karel semble se diriger vers Maggie qui s’efface. Réaction similaire après discussion avec Boréale.
(Troisième vidéo 49 sec) Karel va encore à leur rencontre, Boréale la renvoie de façon explicite.
(Quatrième vidéo 1.09 min) Karel est frustrée et tendue. Boréale et puis Maggie vont vers elle, calmes et déterminées.
(Cinquième vidéo 1.32 min) Karel cherche à se sauver. L’excitation est à son comble, beaucoup d’exubérance!)





J’ai décidé d’intervenir lorsque j’ai vu Karel se précipiter à la barrière sous le mode panique. Le niveau d’action avait augmenté d’un cran avec Maggie qui avait rejoint Boréale et toutes deux poursuivaient Karel dans un ratio de deux contre une. Justifié ou non, guidée par la crainte et la prudence, j’ai décidé d’intervenir et remettre la confrontation au lendemain dans l’idée peut-être de laisser le temps à Karel de se remettre de ses émotions, de réévaluer les enjeux et ajuster sa stratégie.
Je doute qu’on puisse aussi simplement présumer de ce qui se passe dans la tête du cheval. Mais je crois sincèrement qu’ils arrivent à analyser, tester pour finalement adopter la bonne position dans une situation donnée. Si on enlève les facteurs de « stress » et de « peur » bien entendu.
La deuxième journée, j’ai amené Karel cette fois pour un face à face, seule à seule avec Boréale. Cette fois, c’est Boréale qui s’est approchée vers Karel qui semblait moins audacieuse que la veille. Elle adopte tout de même la même attitude, le cou arrondi, muscles tendus devant l’imposante Boréale, calme et sûre d’elle. Habituée à exercer le rôle de dominante, Karel est confronté à la sensation d’impuissance dans un rapport de force inégal : sa charge émotionnelle énergique, explosive, face à celle plus « tranquille » mais redoutable de Boréale. Elle choisit la fuite en tentant de prendre le large… ou chercher une porte de sortie !!! Un peu triste de voir Karel coincée dans ses idées, j’ai préféré intervenir encore une fois en lui offrant un autre répit.

Je me doutais que cette nouvelle intégration serait plus difficile pour Karel qui avait acquis au fil des années l’étiquette négative de celle qu’on préfère ne pas avoir dans son troupeau à cause de ses réactions imprévisibles et son expression très affirmée face à ses congénères. Pour succéder à Gaby, sa sœur et sa compagne de toujours, j’avais recherché un cheval doux, sociable avec un bon caractère. Boréale avait tout ça. Dans le monde des chevaux, j’imagine que son énorme stature lui donne un avantage non négligeable mais je dirais aussi que la force qui se manifeste dans son cri rauque et dans le direct de ses postérieurs quand elle réplique, a quelque chose d’assez convainquant. Quelque mois auparavant quand Boréale est arrivée à la ferme, cela avait pris à peine deux minutes pour que Maggie, notre brillante QH/Arabe, lui concède la première place. Pourtant l'intégration de cette dernière avec Summer leur avait causé à toutes les deux quelques blessures sur une longue période de temps où ni une ni l'autre ne semblait vouloir abdiquer.
La troisième rencontre pour Boréale et Karel s’est déroulée dans le parc destiné à être le milieu de vie des deux juments. Une longue session débute avec Boréale qui, en bon leader met juste ce qu’il faut de pression pour permettre à Karel d’accepter et d’occuper dignement la place qui lui revient. Comme si Boréale avait compris qu’il faut laisser du temps à Karel pour assimiler, elle s’arrête souvent, parfois elle mange, mais jamais elle ne la perd de vue. Elle ne démontre pas d’émotions, elle reste connectée et suit Karel. Elle continue de « matcher » l’énergie de Karel en accélérant quand il le faut ou en mettant un peu plus de pression avec son nez et son arrière-main si nécessaire. Karel exploite d’abord le terrain au maximum. Lentement, elle rapetisse son champ d’action autour de Boréale. Elle explore, fait des tentatives. Les émotions passent du galop au trot et puis au pas.
En s’ajustant à l’énergie de Karel, en se basant sur le niveau de confiance que Karel démontre envers elle, Boréale utilise l’approche-retrait qui permet à Karel de baisser tranquillement son niveau d’agitation pour en arriver au calme et à l’entente finale qu’on a eu le plaisir de constater à la toute fin des échanges.



C’est avec beaucoup d’admiration que j’ai revu mes juments en action à travers les vidéos. À leur manière d’aller à l’encontre de l’autre et par les discussions qui s’ensuivent, elles communiquent de tout leur corps avec l’énergie qu’elles dégagent. Par l’emplacement qu’elles occupent et les déplacements qu’elles maitrisent, elles signifient leur intention en utilisant l’environnement. Elles le font avec grâce et dans le respect de l’autre.
Peut-on ici y voir de l’enseignement…, de la psychologie…, un message philosophique?
Les chevaux sont des êtres vivant en société et on a tendance à l'oublier. Ils communiquent, on n'y prête pas trop attention. On pourrait au moins réaliser à quel point ils sont plus beaux quand ils peuvent s'exprimer !
(29 octobre 2024)

Puisqu’il faut des clôtures, parlons-en. Nous n’avons pas pensé en 2002 lorsqu’on a construit notre premier enclos pour les chevaux, que des poteaux et des madriers de bois, ça se brise, ça se dépeinture et se mange... Année après année, après bien des réparations et des retouches, l’usure et les ravages du temps nous ont décidé à remplacer notre belle clôture blanche qui s’agençait si bien avec l’écurie.
Cette fois-ci, on a choisi des matériaux différents, à l’épreuve des coups, de l’humidité et des dents. L’efficacité et le talent se sont mis à l’œuvre, en voici la preuve.
(24 octobre 2024)


Une expression qui me fascine et qui me parle!!!
Je ne peux rester indifférente à son appel, son attention dirigée vers moi comme pour me dire : « Je suis prête maintenant à retourner dans l’autre parc. »
Ses deux oreilles sont dirigées vers moi pour prendre contact et poser la question.
Son corps mi-tendu, sa tête relevée sur le bord de la clôture, tout semble m'indiquer qu’elle veut sortir.
Immobile, attentive, elle surveille mes moindres gestes.
J’aime quand mes chevaux amorcent la communication. Je réponds souvent par oui, des fois par non, mais toujours avec des yeux qui en disent long à quel point je les trouve beaux.
(18 octobre 2024)
On aime les chevaux pour leur beauté, la puissance et l’élégance de leurs mouvements. On aime les écouter manger paisiblement et les observer quand ils jouent et se provoquent.
Il faut les aimer beaucoup pour s’en rendre compte lorsqu’ils ont un problème. En tant que proie ils ne vont ni se plaindre, ni le laisser paraître. Les signes peuvent être très subtils parfois et se cacher derrière notre envie de ne pas les voir.
Pour avoir eu treize chevaux durant nos trente dernières années, c’est évident que la nature ne nous a pas épargnée côté maladies et nous a fait passer à travers différentes émotions, du questionnement à l’investigation jusqu’au soulagement quand on a trouvé la cause du disfonctionnement, si on la trouve bien entendu.
Les problèmes de santé sont aussi variés que chez l’humain. Il y a ceux qu’on peut prévenir avec un bon entretien et une bonne hygiène; on pense bien sûr aux soins des dents, des sabots, du poil et de la peau. Il y a ceux qui arrivent sans prévenir, causés par un traumatisme dans un banal accident ou une réaction émotive non contrôlée. Il y a les mauvaises surprises comme un billet de loterie offert par la nature et sa génétique. Et puis diverses manifestations du corps, problèmes musculaires, squelettiques et organiques face è différentes irritants, à l’âge ou à la vie tout simplement.
Ghislain et moi on a fait face plus d’une fois dans le passé à des situations qui ont nécessité que l’on combine le calme et la patience de l’un aux connaissances et à la débrouillardise de l’autre. Quelques-unes d’entre elles, rattachées à certains de nos chevaux qui ne sont plus avec nous, mériteraient que je m’y attarde mais je me propose plutôt de réserver cela pour de futurs récits.
Cette année seulement, j’ai eu droit à trois assez gros défis.
Au mois de février, je me préparais à monter Boréale dans le manège quand j’ai remarqué quelque chose d’étrange en la faisant tourner sur un petit cercle. Mon attention s’est portée sur son postérieur gauche. Une contracture se répétait à chaque pas; beaucoup de points d’interrogation, pas d’évidence à part celle d’un réel inconfort. J’ai eu ma réponse le lendemain, presqu’avec soulagement sachant que les abcès dans le pied d’un cheval sont très douloureux, mais finissent par guérir une fois drainés. J’ai quand même eu des sueurs froides quelques mois plus tard, en voyant les répercussions sur la paroi de son sabot.




En avril, un changement d’attitude chez Karel m’a alerté : une perte d’appétit surtout et de l’apathie. La vétérinaire est venue rapidement pour l’examiner. La fièvre et des signes très significatifs dans le sang d’une inflammation suggéraient une administration immédiate d’antibiotiques et d’anti-inflammatoires. L’analyse plus approfondie a mis en évidence une formule sanguine anormale, témoignant que son système réagissait très fort à quelque chose qui restait pour nous de source inconnue. Comme elle ne buvait pas, elle risquait de faire une colique et c’est ce qui s’est passé deux jours après. Comme Karel ne tolère pas d’être confinée au box, il a fallu la surveiller de près pour qu’elle puisse recommencer à manger sans que sa compagne Boréale s’empare de la presque totalité du foin. Bref, deux longues semaines pendant lesquelles Karel a repris des forces progressivement, assez pour qu’une deuxième analyse de sang démontre que son corps réagissait dans le bon sens. L’hypothèse d’un virus demeure encore la plus plausible.

Et puis en juin, ce fameux ulcère cornéen indolent dans l’œil gauche de Charming. Je ne pourrais pas résumer en moins de trois pages tous les dommages et les soins que ce tout petit trou dans la cornée a pu causer. Pour l’instant je préfère oublier les détails de ces trois mois d’incertitudes et profiter du fait qu’elle va bien maintenant. Aussi difficile que cela a pu être, j’ai un profond sentiment de travail accompli. Pas de regrets, ce qui efface les mauvais souvenirs.

Bien sûr, avoir plusieurs chevaux multiplie les risques de rencontrer toutes sortes de troubles de santé, des plus banals aux plus graves. Avant même d’avoir Charming, étonnée de voir tout ce qui pouvait arriver à un cheval, je répétais à qui voulait l’entendre que Windy devait avoir au moins sept vies.
Je retiens surtout que ces périodes plus difficiles où je m’efforce de faire de mon mieux, renforcent bien souvent les liens que j’ai avec mes chevaux. J’apprécie la confiance qu’ils me portent. C’est là aussi que je réalise à quel point je suis responsable de la relation que j’ai créée avec eux, pour le meilleur et pour le pire.
(8 octobre 2024)


Vous auriez dû voir la vitesse à laquelle Billy tourne vers la gauche en sortant de l’écurie. Avec Billy une habitude ça se prend vite, surtout quand elle va dans le sens de ses préférences. C’est un privilège accordé de temps à autre de pouvoir manger de l’herbe tôt le matin. Depuis quelque jours je les amène sur la butte à côté de l’écurie avant que les sucres montent en trop grande quantité dans les tiges. Billy ne cache pas sa joie d’avoir retrouvé sa compagne après trois long mois de séparation. Il la suit de près et retourne près d’elle à la moindre inquiétude ou simplement pour l’agacer. Ils sont quand même beaux à voir ensemble! Tous les deux dans la même position, ils broutent…et me surveillent!

Summer et Maggy s’attardent souvent près de l’enclos. Je fais attention en allant porter Charming et Billy de refermer la barrière tout de suite derrière moi pour éviter que Summer vienne rejoindre Charming avec laquelle elle a beaucoup d'affinités. J’imagine que ça ferait aussi beaucoup plaisir à Billy qui en profiterait pour déclencher des courses et des jeux. L’endroit est un peu restreint pour un party à quatre. J’aimerais bien les mettre ensemble, dans un plus grand espace, mais on a toutes les raisons de se méfier de Billy qui ne demanderait pas mieux que d’aller explorer les alentours et créer la pagaille pour se faire de nouveaux amis.
Je me dis alors que pour nous les humains, peu importe l’étendue du territoire, par excès de prudence peut-être ou pour éviter les ennuis et assurer la quiétude; à quelque part il y aura toujours des barrières.
(4 octobre 2024)
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« Je rêve de monter à cheval depuis que je suis toute jeune, je voudrais faire du Gymkana! »
« Je suis débutante et je n’ai pas de cheval mais j’aimerais prendre des cours de Dressage! »
« Tu devrais la sortir! »
« Est-ce que tu montes classique ou western? »
« J’ai un cheval de saut ! »
« C’est juste un cheval de randonnée! »
« Dommage que tu ne fasses rien avec! »
Rien d’offusquant dans ces propos sauf peut-être le dernier qui laissait entendre que je ne faisais rien avec ma jument Zig …
C’est vrai que je ne me suis illustrée dans aucun concours. Peut-être que Charming aurait pu suivre les traces de son père, champion de Reining! On pourrait imaginer Zig, Karel et Gaby, toutes trois d’une lignée d’athlètes de Crosscountry, dévalant les collines, s’élançant sur les obstacles entourés de buissons et de fleurs… Le beau et grand Zippo lui, se serait peut-être fait remarquer en plaisance classique...
Bravo pour ceux qui accumulent les rubans, reçoivent des médailles ou des trophées… des réussites au prix de beaucoup d’effort! Un but ultime que bien des cavaliers se donnent pour avancer. Ils concrétisent leurs rêves. C’est ce qu’on voit le plus souvent dans les médias, ce qui est vu et admiré à travers différentes disciplines équestres et qui reste dans la mémoire de la plupart des gens.
Ce serait bien triste de penser que tous ceux qui n’ont rien gagné officiellement, que tous ceux qui n’ont jamais osé ou eu envie de se présenter dans un événement avec leur monture, n’ont jamais éprouvé de fierté ni de satisfaction.
Je pense que le plus grand défi est un défi de tous les jours, qui fait qu’on ne se lasse pas de passer du temps avec les chevaux. Le but alors est d’être un peu meilleurs chaque jour en espérant que notre cheval ait envie d’être avec nous et veuille bien nous suivre. En imaginant que c’est le cheval qui juge et octroie les rubans, on fait de notre mieux pour qu’il saisisse bien le but du jeu et qu’il comprenne le message. Pour diminuer la pression, on se concentre sur la chance qu’on a de pouvoir bouger avec notre partenaire et de profiter du dehors en utilisant tous nos sens, que ce soit la vue, l’ouïe, l’odorat ou le toucher. On essaie de se détendre, de vivre le moment présent.
Personnellement, à chaque fois que je monte ou que j’interagis avec un cheval, j’entretiens une conversation avec un être vivant qui mérite d’être connu. Tous mes chevaux à leur manière m’ont parlé de respect, de responsabilités, de dignité, de loyauté, de légèreté et de sensibilité, de volonté, de liberté et j’en passe… Toutes des choses qu’on ne peut pas mesurer mais qui donne de la valeur à ce qu’on fait.
Côtoyer les chevaux, s’en occuper, apprendre à les connaître, connecter avec eux, ce n’est pas rien.
27 septembre 2024)

À me voir répéter à peu près les mêmes gestes jours après jours, Karel et Boréale ne se posent même plus la question quand elles me voient arriver dans l’avant-midi avec mon chariot porte-selle sur roue. Karel attend sa galette de foin supplémentaire sur les tapis tandis que Boréale se tient à la porte, prête à sortir de l’enclos pour se faire seller.
C’est comme Summer et Maggy qui, après avoir brouté une bonne partie de l’avant-midi autour de l’écurie, se dirigent par elles-mêmes vers leur enclos quand elles nous voient approcher.

Ce sont devenu des habitudes et je crois qu’elles font le choix de coopérer plutôt que de riposter ou d’argumenter. Karel a toujours été la première à se précipiter à la barrière pour venir me trouver avec l’espoir de sortir. Cet été, je me suis sentie prise au piège entre céder à mon sentiment de culpabilité envers Karel ou bien de m’arranger avec le peu de temps que j’avais de disponible pour monter Boréale. Pour aider à ma conscience, j’ai commencé à leur apporter du foin avant d’aller chercher Boréale pour son entrainement qui, une fois terminé donnait le signal à Karel d’attendre à la barrière que je les amène toutes les deux au champs pour le reste de la journée. C’est devenu comme un rituel.
Dans l’équipe Summer – Maggy, c’est Summer qui est le leader. Un peu comme Charming mais de façon beaucoup plus subtile, elle a tendance à vouloir prendre ses propres décisions. Très vite elle a préféré réintégrer son parc librement plutôt de se faire mettre le licou. Maggy, elle, se résigne à suivre Summer s’il n’y a pas d’autres options. Il lui arrive de prendre l’initiative de partir en courant et tenter de changer la donne mais elle finit toujours par rejoindre sa compagne. Notre rôle se résume habituellement à faire valoir notre idée en se positionnant bien, en les observant bien et en les accompagnant aussi bien. C’est là que la phrase : « Lent et bien vaut mieux que vite et mal » prend tout son sens. À partir du moment où elles commencent à nous apercevoir et nous observer, tout dépend de notre attitude. Je pense qu’on peut sauver beaucoup de temps en leur donnant le temps de réaliser qu’ils peuvent choisir de nous suivre. Ça dépend en bonne partie de comment ils nous perçoivent, selon les bonnes ou mauvaises habitudes qu’on a acquises et du contact qu’on réussit à établir; ce qui est plus facile dans un environnement calme.
Développer de nouvelles et bonnes habitudes, c’est la base du Horsemanship et c’est ce qui nous permet d’être à l’écoute, de communiquer et d’enseigner aux chevaux. Le mot « habitude » se définit comme une manière d’agir ou de se comporter en tant que personne. En relation avec notre cheval, les habitudes s’installent dans la manière de l’approcher, de le préparer, etc. etc. etc.
Comme les habitudes s’appliquent aussi à une collectivité ou un milieu, c’est pas étonnant que les personnes impliquées ici à la ferme Harmonie, adoptent la même philosophie et développent les mêmes techniques de base dans la manière d’interagir avec les chevaux.
Cela dit, ce n’est pas mauvais de changer les habitudes et en créer de nouvelles. La routine a quelque chose de rassurant mais elle peut aussi à la limite générer de l’anxiété. Rien qu’à penser aux chevaux qui ont l’habitude de rentrer ou d’être nourris à heure fixe. Pour éviter tous ces pièges et agrandir le territoire de confort « mental et émotionnel » du cheval, il convient d’exposer les chevaux aux changements d’une manière sécuritaire et progressive en respectant leur tolérance et leur volonté. Une habitude peut se créer en quelques minutes ou au fil des jours. Il y a toujours un juste milieu où l’on peut intervenir et je pense que la nature elle-même apporte un équilibre pour les chevaux qui ont la chance de l’explorer. Un milieu plus naturel, avec des expériences et des défis qui changent d’une journée à l’autre, permet au cheval de « s’adapter » et de « s’habituer » à différentes situations.
Et puis, les bonnes comme les mauvaises habitudes sont faciles à acquérir mais difficiles à perdre, comme en témoigne notre petit Billy avec son obsession à ouvrir les poubelles. 😅
(25 septembre 2024)


On entend parler des chevaux le plus souvent à travers l’expérience vécue par les cavaliers. On accorde à ces derniers un titre ou encore des médailles quand ce n’est pas un prix en argent. On va parler de leur parcours, vanter leurs habiletés et ceux-ci vont gagner en notoriété en aidant d’autres cavaliers à devenir des champions.
Mais qu’en est-il de leur monture? On ne sait pas grand-chose, on ne parle pas souvent d’eux. Quel genre de cheval il est? Son tempérament, ses caractéristiques physiques, qu’est-ce qui l’a amené à bien performer? Dans quel environnement il a vécu, quelle sorte d’entrainement il a reçu.
Dans la plupart des activités équestres, on fait l’éloge des aménagements et de l’organisation . Les participants s’expriment souvent sur le plaisir qu’ils ont eu à apprendre de nouvelles choses, les difficultés rencontrées ou ce qu’ils ont réussi à faire avec leur cheval. Pas beaucoup de temps pour se demander comment le cheval a vécu l’expérience.
Il y a quelques années, j’ai fait l’exercice d’écrire ce que représentait pour moi et pour ma jument Charming l’enregistrement d’une audition d’une durée de dix minutes dans le but de passer un examen en Natural Horsemanship. Mais en fait, ça parle surtout de Charming et de la relation que j’entretenais à ce moment-là avec elle. Deux longs textes pour tenter de résumer, d’expliquer en mots ce que nos deux esprits et nos deux corps arrivaient à se communiquer. Une conversation entre deux vieilles amies qui tentaient une nouvelle aventure, n’utilisant que le langage du corps tout en demeurant à l’écoute l’une de l’autre. Bonne lecture!
L'AUDITION
Qu’est-ce que dix minutes dans la vie d’un cheval ? Charming Lady Bronze n’a jamais su qu’elle passait une audition par vidéo. Elle était ma partenaire équine pour l’évaluation de type « Freestyle » niveau 3 en « Parelli Natural Horsemanship ». Elle était l’élément central, à la fois l’exécutante et l’esprit de cette répétition finale. Elle ne s’est pas sentie jugée, elle a fait de son mieux dans les circonstances. Pour en arriver là, bien des choses ont changé pour elle; un long cheminement où des habitudes et des liens se sont créés pour qu’elle accepte de partager ces dix minutes avec moi.
Charming Lady Bronze tétait encore sa mère lorsque je l’ai choisie pour succéder à mon cher vieux Windy. Charming Lady, du nom de sa mère et Bronze pour décrire sa robe nuancée de doré, brun et noir. Celle qui m’a ensorcelée dès la première rencontre s’est vite affirmée en tant que pouliche intelligente, décidée et têtue, très différente du sensible Windy au cœur si grand.
Les bases de notre relation ont débuté par des coups de pieds bien placés pour déclarer sa susceptibilité et un entêtement déconcertant dans ses exigences et ses refus. On aurait dit qu’elle était programmée à faire exactement le contraire de ce lui était demandé. Elle voulait être le boss et surtout, faire le moins possible. C’est là que j’ai compris comment on peut se sentir inintelligente face à une pouliche de moins en moins petite, qui sait exactement comment faire fi de l’autre et imposer sa volonté. Par esprit de contradiction Charming préférait ignorer ou encore s’opposer à des idées sans intérêt pour elle. Elle m’a appris l’humilité en me faisant pleurer sur mon égo. Elle m’a fait rager aussi, tout en me faisant sentir coupable.
Pour lui enseigner les Sept Jeux au sol, qui sont la base du Natural Horsemanship, j’ai dû chercher des solutions au-delà des lamentations; trouver moyen de rire et chanter pour mieux la déjouer. Afin de sauvegarder mon leadership et ma sécurité, pour ne pas la confronter j’ai intégré le concept de la psychologie inversée, un combat mental qui s’est avéré d’une incroyable efficacité. Faire le contraire de ce à quoi elle s’attendait était la meilleure façon de la faire réagir et lui donner le goût de s’exécuter.
Toute jeune elle répétait sans cesse : « Laisse-moi faire, je suis capable toute seule! » J’ai donc pris l’habitude de proposer d’abord et de la laisser faire. Ce fut là les bases de notre entente mutuelle; suggérer, attendre, et surtout, ne pas la forcer.
Tranquillement, à travers les exercices au licou et à la corde, elle s’est mise à évoluer sur de plus grandes distances, avec plus de vitesse et surtout de meilleures réponses. J’ai fini par sortir les gros arguments, des gâteries qu’elle réclamait comme dû pour son effort. Galoper sur un cercle fut un défi de taille, l’arrêt étant son allure préférée. Certains exercices comme : reculer, faire des pas de côté, n’étaient pas non plus dans sa palette; en tout cas, pas sur demande. « Pourquoi je ferais ça? », semblait-elle dire. Alors que faire? La solution était de lui donner un but et de rendre ça intéressant en lui présentant par exemple des puzzles à résoudre pour exciter sa curiosité et faire honneur à son intelligence. Émotionnellement, il fallait la rassurer, pour me faire pardonner mes maladresses et la mettre de bonne humeur à l’occasion avec un bonbon. Une autre règle qu’elle m’a apprise : ne jamais faire la même chose plus que deux fois. « Je fais l’effort une fois, je le refais plutôt bien, puis après, oubli ça c’est ennuyeux! » Car pour Charming, la diversité était stimulante, une invitation à essayer, ou à se jouer de moi.
Par la suite, toujours au sol et sans attaches, c’est-à-dire sans licou ni corde, en répétant les mêmes gestes pour la communication, j’ai commencé à obtenir quelque chose qui ressemblait à une belle complicité en liberté. Comme on dit dans le Natural Horsemanship : « La vérité ressort quand on enlève le licou ». J’avais appris à lui faire des propositions claires et lui faire confiance…en espérant bien sûr que ça lui tente! De son côté, elle s’activait enfin à chercher mon idée et répondre à mes attentes.
C’est au cours de son débourrage vers l’âge de trois ans, que son aversion teintée d’anxiété à porter une selle s’est manifestée par de nombreuses séances de rodéo. Comme toujours, elle donnait son opinion. S’en est suivi bien des réflexions et des consultations avec des spécialistes pour essayer de mieux comprendre son idée et agir en conséquence. Encore maintenant, elle m’oblige à toutes les précautions par des petits signes explicites dès qu’elle devine mes intentions.
Mais à force d’obstinations et de négociations, elle s’est résolue d’assez bonne grâce à exécuter en selle les exercices appris au sol à la corde et en liberté. Tout au long de son développement en équitation, que ce soit dans le manège intérieur ou à l’extérieur, seules ou avec des amis, avec ou sans obstacles, on a appris à s’entendre et à s’améliorer. De mon côté j’essayais de lui nuire le moins possible dans ses mouvements, de lui faire comprendre mon idée pour la suite des choses alors que Charming elle, devenait une compagne plus indulgente et volontaire. Je découvrais son hypersensibilité et son besoin d’être respectée et écoutée. Nos efforts mis ensembles, l’évènement que nous préparions semblait en bonne voie de se concrétiser.
Le jour de l’audition, pour les dix minutes de vidéo, j’ai suivi mon instinct et choisi de la monter sans selle, sans licou et sans bride. De la musique pour créer une ambiance, pour se synchroniser et dissiper la pression ainsi que différents obstacles éparpillés dans l’aréna afin d’improviser un tout nouveau parcours…
Charming m’a suivie jusqu’au gros baril bleu sur lequel je suis montée pour m’asseoir sur son dos. Quelques ajustements et on est parties toutes les deux pour un grand voyage rempli d’attentes, de défis, de discussions intéressantes, de consentements et de satisfactions. Charming reconnaissait les cônes qu’il fallait contourner. Elle sentait mes jambes et mes hanches qui la guidaient en ondulant sur le slalom comme sur une pente de ski. Elle pouvait suivre mon focus le long des murs, changer d’allure, s’arrêter à des endroits précis, dans certains coins. Elle n’a pas hésité à traverser le rideau; s’arrêter, reculer au travers sans jamais perdre la direction. Deux fois, elle a sauté par-dessus les barils, des envols empreints d’appréhension et de bravoure. Elle a posé fièrement sur un piédestal, fait des pivots sur une toile aussi bruyante qu’un amas de feuilles, poussé le ballon avec acharnement. Elle suivait mon énergie : focus, pression, relâchement et attendait les directives pour la destination suivante. Des pas de côté sur des pôles disposées en forme de « L », telle une manœuvre délicate autour d’un précipice et encore des pas de côtés sur des barils comme pour enjamber et passer sur les aspérités et les reliefs. Elle s’est arrêtée le temps que je raccroche la corde pour refermer la barrière, puis, des boucles vers la gauche, des boucles à main droite, parfois au pas, parfois au trot ou au galop, en passant par la boîte à question au centre, un carré formé de 4 objets en guise de coins. Le point culminant c’est quand Charming effectue des changements de pieds au galop pour changer de direction. C’est l’apothéose. Et pour finir, pivot sur les hanches et une dernière tournée d’accélération au galop. Comme tout beau voyage qui se termine sans trop d’anicroches, Charming s’est arrêté vivement, calmement et je descendis gaiement, en riant.
J’ai reçu une belle note de passage, un panneau de signalisation vers le niveau 4. Mais personne ne pourra jamais évaluer à sa juste valeur ce que Charming et moi avons pu vivre au cours de ces dix minutes. Un bon moment où elle a choisi de me suivre avec une certaine liberté et où je ne pouvais compter que sur notre entente réciproque pour la guider d’un endroit à l’autre. Une longue conversation, basée sur un minimum de compréhension et de respect... que je vais tenter de partager avec vous.

Comme je disais précédemment, Charming Lady Bronze, ma charmante petite pouliche s’est avérée surprenante tout au long de sa vie à bien des points de vues. La couleur de sa robe, que personne encore n’est arrivé à nommer change à chaque saison. Ainsi le doux duvet brun du printemps laisse ressurgir en été un fond doré très lumineux, pommelé d’une multitude d’étoiles foncées. Elle roussit en septembre puis grisonne en hiver pour donner la couleur taupe. La première mue du printemps fait tomber les longs poils blancs et ainsi la métamorphose se renouvelle à chaque année. Seul le noir du bas de ses jambes, de sa queue et de sa crinière foncée restent inchangés. C’est amusant de voir apparaître des sourcils lorsque son visage brun se met à pâlir petit à petit. Cela amplifie les traits de son caractère qui transparait particulièrement à travers ses yeux ambrés d’une intensité qui ne laisse aucun doute sur la vivacité de son esprit et sur quoi elle concentre son idée.
Son langage corporel est aussi très clair lorsque vient le temps d’exprimer sa pensée. On voit ses muscles compacts se rondir et ses oreilles se tendre. Son aura s’impose alors et les faisceaux lumineux de ses yeux nous hypnotisent pour attirer inévitablement notre attention. Habituellement c’est pour signifier : « Attention, je passe!» ou encore :« Apportez-moi à manger! », si ce n’est pas : « Tasse-toi! » ou : « Non mais… c’est donc ben long! ».
Curieuse de nature, elle n’hésite pas à prendre contact avec les objets et les gens. Et rien ne l’empêchera de s’en éloigner rapidement si l’objet de convoitise n’est pas intéressant, à prendre en charge, ou mangeable. Sauf urgence, elle n’est pas pressée. Elle résiste à la pression, sa vie à elle s’écoule au rythme de ses propres besoins.
Son premier réflexe étant de dire « non », j’ai très vite perçu l’ambiance de nos échanges et l’image de notre partenariat. Charming, qui traine inlassablement et qui dit intelligemment : « Pourquoi je ferais ça? ». Et moi qui m’agite follement, impatiente, si peu convaincante.
Le dialogue entre Charming et moi s’est installé lentement. J’ai dû apprendre à parler le langage corporel. J’ai aussi appris à la suivre pour ne pas lui nuire dans ses mouvements, à moduler vivement mon énergie et à l’adoucir comme pour lui chuchoter. Elle s’est prise au jeu d’essayer de me comprendre. Il a fallu des ajustements de l’une et de l’autre pour faire suite aux incompréhensions, à rechercher ces merveilleux instants d’harmonie à travers un cheminement d’explications complexes, épuisantes par moments.
Le jour de l’audition, on est parties ensemble, avec nos hâtes et nos doutes, nos pensées que trahissaient nos corps, vers un nouvelle version du parcours, toutes les deux prêtes à accompagner l’autre, sans empressement, ni hésitation.
Tout ce que portait Charming, était un tapis pour la monte à cru et une cordelette autour du cou. Quant à moi, comme seul équipement, je tenais mon Carrot stick , un outil de communication qui sert à prolonger le bras pour transmettre l’information et caresser en signe de remerciement. Avec mon long bras je l’invitai donc à s’approcher du baril pour que je puisse monter dessus.
- « Viens vite ma belle, on a un beau parcours à faire. Oui, je sais, c’est stressant quand il y du monde qui nous regarde. Oups, oublie ça, je n’ai rien dit. Il n’y a personne d’autre que toi et moi. »
- « D’accord, mais je te sens un peu plus nerveuse que d’habitude… », répondit Charming en s’arrêtant à un pied du baril.
- « Encore un pas, s’il-te-plait. » Du bout du Carrot stick je lui tapotai la croupe avec un peu plus d’insistance.
- « Ça y est, on est parties. Ah? la musique s’est arrêtée… Ouf ! Elle est revenue. Regarde, la toile bleue là-bas, on y va?»
- « Oui, c’est un bel endroit pour s’arrêter.»
Je sentis son empressement mais elle accepta quand même d’y exécuter un pivot sur les antérieurs. Nous nous dirigeâmes vers le mur au petit trot pour ensuite le longer.
- « Continue tout droit Charming, on passe à travers le rideau. » Elle n’hésita pas. J’expirai lentement et en réorientant mon énergie vers l’arrière, je l’arrêtai d’une légère pression sur la cordelette qu’elle avait autour du cou.
- « Et si on le retraversait mais en reculant cette fois? Ah, tu t’y attendais… Merci Charming d’être à l’écoute. »
- « Ça va, c’est pas la première fois. Maintenant que tu relaxes, on peut repartir? »
- « Ok, pour changer on va faire un peu de coin à coin. C’est un exercice obligatoire. Oups, j’ai perdu le focus, on a manqué le détour. »
- « Oui, ton corps est en retard sur tes idées. J’ai compris, je peux même arrêter où tu veux, même partir du galop. Mais cette fois je contourne le rideau. Tu ne l’as pas vu venir alors j’en profite. »
- « Bon point pour toi Charming, mais tasse-toi un peu qu’on revienne au mur. Et si on allait faire le slalom autour des quatre cônes? On l’a tellement bien pratiqué.»
- « On ne va pas trop vite? C’est un peu serré pour tourner. Attention, tu es trop brusque sur la direction. Lâche-moi avec ton Carrot stick, je pourrais me fâcher! »
- « Désolée, je vais me reprendre, allons faire un tour, que je me remette au neutre. On reprend et cette fois dans de meilleures conditions. Et si on faisait des pas de côté entre chaque cône? Les ondulations sont tellement plus élégantes… »
Après le dernier tournant je lui proposai d’aller monter sur le piédestal.
- « Yé, le bloc de la sainte paix…j’y resterais des heures. Mais tu veux vraiment que je pivote là-dessus? J’essaie, mais ça glisse… »
- « Ok on laisse tomber les pivots. La boîte à question nous attend. »
Et on discuta ainsi en variant les allures, en faisant des boucles dans différentes directions pour finalement s’arrêter à la barrière. Manœuvre délicate où j’ai tout intérêt à me calmer pour donner les directives à Charming.
- « Tasse-toi un peu que je décroche la corde. Non, pas par en avant. Oh, excuse-moi, trop de pression. On recule un peu et je respire. Un pas de côté, je lève la corde, on traverse, tu déplaces tes postérieurs, tu ne bouges plus, je dépose la corde et je respire. »
- « Un bonbon peut-être? J’attends. » Charming le méritait incontestablement.
L’aventure se poursuivait.
- « Regarde Charming, le gros ballon vert, quelqu’un l’a déplacé. Pousse-le! »
- « Voilà, c’est fait. Encore? Tu vois bien qu’il est coincé…et puis tu m’énerves à me bousculer ainsi. »
- « Recule et replace-toi en face du ballon, tu vas pouvoir le sortir de là. Bravo! »
Le ballon alla rebondir dans les portes de métal avec un bruit fracassant. Haussant les épaules, je me concentrai sur l’étape suivante.
- « Tu vas comprendre très vite quand tu les verras. On fait un grand détour puis on revient vers les barils pour sauter. Super Charming, tu es championne! Et si on recommençait? »
La frénésie du voyage prenait le dessus sur la sagesse mais Charming, en bonne partenaire, s’accommodait tant bien que mal de ces paris trop risqués. Il y eut juste une petite mésentente au deuxième atterrissage.
- « Je croyais qu’on devait tourner à droite, comme la première fois. Qu’est-ce qui te prend de changer d’idée juste avant d’arriver au mur. » Charming leva la tête de côté et me regarda d’un œil qui exprimait de la confusion.
- « Je sais, je suis désolée mais tu étais un peu excitée et tu allais trop vite. » Et pour détendre l’atmosphère j’enchainai. « Allons plutôt nous amuser sur les pôles disposées en forme de « L», en lignes doubles». Je l’amenai à l’extrémité de la grande ligne extérieure. Tout se passa bien, Charming croisait les jambes sans toucher les poteaux au-dessous de son ventre.
- « Je me rend jusqu’au coin, je pivote sur les antérieurs, je continue sur l’autre ligne pour arriver au bout. Je me repositionne pour entamer le deuxième « L » dans l’autre sens… »
- « Attends Charming, il faut passer les antérieurs par-dessus le poteau. »
- « Non, moi je veux le faire en arrière du poteau, c’est comme ça que je le fais habituellement. »
- « Ouais, je sais que tu trouves ça plus facile au coin pour pivoter sur les postérieurs. Comme tu as un bon rythme, je te laisse faire. Ça me donne une idée, si on continuait en pas de côté jusqu’à ces gros barils couchés là. Je suis certaine que tu es capable. Examine bien la situation, place bien tes pieds. »
Puis un bref moment de soulagement pendant lequel j’entendis au loin la voix de mon instructeur me dire : « Il reste les changements de pieds au vol ».
- « Viens Charming. On peut le faire. » Et nous voilà reparties pour des boucles sans fin dans cet exercice de coordination et de complicité où le duo cavalier /cheval fait un, une réorganisation dans le temps et dans le corps en vue d’un changement de direction au galop.
La séance s’achevait. Pour finir en beauté j’invitai Charming pour un dernier tour de piste.
- « Droit devant Charming, cours aussi vite que tu peux. »
- « Ok, j’y vais aussi vite que je veux et j’arrête quand tu veux. »
Je me laissai glisser au bas de ma monture, contente d’être arrivée à destination et comme fatiguée d’avoir un peu trop parlé. Quant à Charming, comme toujours elle vivait le moment présent, prête à aller vaquer à ses occupations habituelles.
(11 septembre 2024)

Charming est de retour dans son parc avec Billy! Son œil est complètement guéri, à peine si on voit un léger nuage blanc. J’aurais pu choisir d’étaler en photos l’évolution lente et compliquée d’un ulcère cornéen ravageur et douloureux, mais ce sont les images colorées et apaisantes de mes sorties avec elle après les traitements, qui ont retenu mon attention. Des moments saisis tout au long de ces trois derniers mois où j’ai pu l’admirer sans rien demander et la remercier de sa belle coopération.
Six fois par jour, je suis allée lui injecter différentes gouttes à cinq minutes d’intervalle dans le cathéter installé dans sa crinière. Très vite elle a fait le lien entre mon action et la douleur exacerbée dans son œil et ce n’est donc pas étonnant qu’au début elle faisait tout pour m’empêcher d’approcher. J’avais moi-même envie de me sauver. Je prenais une bonne respiration, je rentrais dans le box et quand elle s’agitait je me tassais dans un coin et je la laissais bouger en attendant qu’elle se calme. Puis quand je sentais que je pouvais la toucher et m’avancer jusqu’à son épaule sans trop d’hésitations, lentement mais sûrement j’introduisais l’aiguille dans le cathéter pour pousser ces fameuses gouttes jusque dans son oeil. Je lui donnais un morceau de carotte et puis je m’en allais. Avec le temps, c’est devenu plus facile mais toujours inconfortable ou même douloureux pour elle. Je le voyais à la façon qu’elle avait d’écraser son nez entre les barreaux en arrêtant de respirer.
J’ai réalisé au cours de ces longs mois qu’elle me faisait confiance et avait besoin de mon leadership. Je me suis efforcée de faire les choses pour elle, pour sa guérison, en pressentant qu’elle le comprenait. Les habitudes se sont installées comme dans une rituel de soins où j’essayais d’être ferme et rassurante tout en lui donnant la chance d’accepter et de s’impliquer dans chacune des interventions. C’était la bonne façon de faire avec Charming, proposer et attendre qu’elle soit prête. Les récompenses faisaient aussi partie de la routine et sont devenues obligatoires, pour elle comme pour moi. Une façon de décompresser, de profiter de l’été et aussi de se faire plaisir!
Je me dois de mentionner que plusieurs personnes ont participé au processus de guérison qui a permis à Charming de garder son oeil. Ghislain tout particulièrement qui m'a été d'un grand support, les amis de l'écurie qui ont se sont occupé de tout pendant nos visites à l'hôpital, les vétérinaires de la région, l'ophtalmologiste et les intervenants du CHUV.
(7 septembre 2024)

Cette photo à elle seule résume cette longue période où j’ai été absente sur ce site : Charming et moi, fortement liées et captives d’une situation inattendue qui nous a menées pour une première fois à l’hôpital vétérinaire à Ste-Hyacinthe, puis une deuxième et troisième fois pour un suivi en ophtalmologie dont on ne connaît pas encore l’aboutissement à ce jour.
Plus de deux mois se sont écoulés depuis les premières coulisses de larmes sous l’œil gauche. Au début on s’inquiète un peu, espérant que ce ne soit pas grave, une simple irritation, une piqûre de moustique… Puis sans qu’on le veuille, on se retrouve prise dans un engrenage de décisions et d’actions. On ne sait pas où cela va nous mener, la seule certitude étant qu’il faut faire quelque chose.
Des moments intenses dont on n’a pas tellement envie de parler; des mauvaises surprises qu’on aurait voulu pouvoir éviter. Des problèmes à examiner, des solutions à trouver; en fait tout ce qui nous éloigne de notre ordinaire, de la quiétude des activités habituelles.
Les soins quotidiens absorbent la majeure partie de la journée et me rapprochent de ma jument. Elle me fait confiance. La fatigue et le stress me font réaliser que j’ai envie de me battre pour elle. Le passé resurgit et démontre à quel point il est encore présent. Comme toujours Charming me fait redécouvrir mes forces et mes faiblesses qu’il me revient de d'emmieuter. Elle m’amène à réfléchir sur l’expérience de la douleur qui atteint à la fois le physique et les émotions; des émotions qu’il faut apprendre à contrôler tout en s’efforçant de bien voir le point de vue du cheval.
Un ulcère cornéen, ça se traite. Un ulcère cornéen indolent, ce n’est pas insurmontable mais ça peut être difficile et long à guérir.
(3 août 2024)

Un de mes meilleurs moments de la journée, c’est lorsque je vais nourrir les chevaux le matin. Je profite de la tranquillité des lieux avant que ne s’enclenche le brouhaha des activités journalières habituelles, pour m’imprégner de la beauté du paysage, des odeurs, des sons, en fait de tout ce que la fraicheur d’un début de journée peut apporter.
Il m’arrive de vouloir capter ces moments magiques où les chevaux s’intègrent parfaitement au décor. Cette photo avec Karel et Boréale en arrière-plan a été prise le 13 juin dernier à 7 h.
(17 juin 2024)

Et comme pour finir en beauté une journée chargée de soleils et de nuages, avant de s’assombrir, le ciel m’a offert dernièrement une vision magnifiquement colorée et éclairée de ce qui m’entoure.
(23 juin 2024)

Dernièrement, trois amies de l’écurie me disaient comment c’était facile pour elles de travailler ensemble dans le jardin, chacune faisant son petit bout de chemin tout en trouvant moyen d’aider les autres. J’ai appuyé leurs dires en leur parlant des techniciennes à mon travail qui, avec l’expérience acquise au laboratoire devinaient par elles-mêmes les besoins immédiats et s’alliaient avec moi dans le seul but d’arriver rapidement à un bon résultat. On était toutes d’accord pour affirmer que c’est plus agréable et plus efficace de faire des tâches quand on a développé une belle complicité.
C’est un peu ce que j’ai ressenti lorsque je faisais du « Ponying » avec Charming. Je pouvais lui faire confiance et mettre la plus grande partie de mon attention sur Zig. Si j’avais besoin de rester immobile, elle restait tranquille et attendait. Elle pressentait chaque mouvement. Elle avançait droit devant Zig pour l’amener à faire des pas de côté. Elle s’immobilisait à côté de l’obstacle le temps que je fasse sauter Zig. Elle pivotait avec moi au centre du cercle pendant que Zig tournait autour. Elle pouvait ralentir et même reculer pour rejoindre Zig lorsque celle-ci tirait un peu de l’arrière. Bref, elle participait et comprenait le but du jeu.
Je me suis demandé pourquoi il lui arrivait de se détourner et de faire peur à Zig en couchant les oreilles ou en montrant les dent lorsqu’on marchait côte à côte; il me fallait alors ramener Zig et la remettre en confiance. C’est Don qui m’a expliqué qu’en agissant ainsi elle voulait m’aider en montrant à Zig la place que celle-ci devait occuper, c’est-à-dire la longueur d’une tête derrière nous, sans nous devancer. « Merci Charming pour ta collaboration… mais fais comme moi et apprend à modérer tes ardeurs ! »
Et que dire de Zig, entrainée dans ces improvisations que je qualifierais d’un peu brouillon. Entre les réactions de crainte et d’incertitude, elle exécutait avec aplomb les éléments qu’elle reconnaissait. C’est sur elle que reposait le dénouement et le succès de l’entreprise. Le projet était un peu audacieux mais la relation que j’entretenais avec chacune d’elles séparément a fait en sorte qu’en mettant chacune du sien, le résultat a apporté plusieurs petites victoires. L’ambiance était au mode essai-erreur mais comportait aussi une grande part d’amusement, sans trop de pression.

J’aimais beaucoup aussi jouer au sol avec les deux sœurs Appaloosas : Karel et Gaby. Alors que Charming se plaisait à faire des remontrances à Zig, la relation entre Karel et Gaby n’incluait pas les prises de bec, du moins pas pendant nos sessions. Tel le Yin et le Yang, par leur complémentarité et leur opposition, elles formaient dans l’ensemble un très beau duo. L’une plus costaude, l’autre plus délicate, l’une ayant tendance à figer, l’autre plus réactive; en s’unissant pour se connecter à moi et répondre à mes demandes, elles trouvaient moyen de s’harmoniser comme dans le meilleur des mondes.



Je me questionne : Entre un bon leadership et un bon partenariat, lequel importe le plus dans la relation qu’on entretient avec nos chevaux?
C’est là que ça devient intéressant. Quand je jouais avec Charming et Zig, en tant que leader, je faisais des demandes à Zig pour exécuter des mouvements, mais pour me déplacer j’avais aussi besoin de la collaboration de Charming. Bien sûr, il m’arrivait d’insister trop fort en mettant Charming dans une situation inconfortable mais en général, j’étais à même d’apprécier les efforts qu’elle faisait pour m’accommoder du mieux qu’elle pouvait. En temps normal dans leur vie de cheval, Charming avait le rôle du « boss » (disons-le : un peu rude) avec Zig. Peut-être trouvait-elle que l’activité lui convenait plutôt bien et que c’était dans ses corde de faire bouger Zig. Peut-être était-elle simplement la partenaire idéale qui ressent mes moindres gestes et anticipe mes demandes? Aurait-elle accepté aussi facilement si j’avais inversé leurs positions? J’ose espérer que mon leadership aurait suffi à gagner quelques points et obtenir un certain résultat. Mais connaissant leurs tempéraments respectifs, leurs allures et le type de complicité que j’avais avec elles, je pense avoir fait le bon choix.
Si je me réfère à la vie de troupeau, il y a toujours un leader. Mais chaque individu est le leader d’un autre, avec les caractéristiques et les capacités qu’ils évaluent constamment. Ils jouent tous un rôle important dans le troupeau. Peu importe leur rang, un fois intégrés dans le troupeau, ils s’y sentent bien. La dynamique de groupe implique du respect, de la vigilance en tout temps et beaucoup de communication. Même pour des messages aussi simples que : « Je suis là, j’arrive, viens avec moi… », ils avertissent, ils le font savoir. Ils agissent en bons partenaires.

Là où je veux en venir, c’est que pour moi le leadership et le partenariat vont de pair; pour être un bon leader il faut agir en bon partenaire. Il faut être à l’écoute de l’autre, exposer clairement le projet et s’assurer qu’il est bien compris. Quand j’évolue en même temps avec plus d’un cheval, que ce soit au bout de la corde, en liberté ou en Freestyle (rênes lousses), mon leadership est mis doublement à l’épreuve car je m’adresse à deux entités différentes en même temps. Je dois clarifier et rediriger l’une et l’autre jument selon la réponse que chacune me donne. Ensemble, on peut se détendre quand ça va bien, parce qu’elles comprennent toutes les deux mon idée et qu’elles apprécient mon leadership. Ça se complique surtout quand la leader des deux individus de la même espèce y met du sien en entrainant l’autre dans une discussion qui fait fi de la pauvre humaine qui tente, tant bien que mal d’avoir son mot à dire et ainsi récupérer son leadership. Par les liens qui les unissent en tant que cheval et il est naturel et compréhensible qu’une conversation puisse survenir entre elles n'importe quand dans l’activité. Plus que jamais, j’ai besoin de mon arsenal d’Horsemanship; avoir des yeux tout le tour de la tête, savoir se trouver au bon endroit, deviner ce qui va se passer avant que ça se passe et s’arranger pour garder le contact en tout temps pour que mon idée au final demeure la plus forte.
C’est toujours pour moi un gros et beau défi où je dois accepter et apprécier la confiance qu’ils m’accordent en m’acceptant en tant que partenaire, mais que je dois aussi mériter en tant que leader. En fait, c’est un vrai travail d’équipe!

Ce qui est bien avec Summer et Maggy, c’est qu’elles peuvent facilement inverser les rôles. Dans ce vidéo Jacinthe monte Maggy avec Summer à la corde et à d’autres occasions c’est Mia et Summer qui guident Maggy dans une aussi belle harmonie!
(9 juin 2024)
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La confiance, c’est comme le respect; c’est long à acquérir mais facile à perdre. Ça vient en même temps que les compétences. Je vois ça comme un mélange d’informations et de feeling. L’expérience permet de faire des déductions par rapport à certains feeling qui nous orientent et nous font avancer. Il faut parfois se réajuster et s’assurer que les émotions qui en découlent demeurent positives si on veut poursuivre notre idée, de la plus simple à la plus ambitieuse.
Dans le fait de monter un cheval à cru, il y a toujours un petit côté intrépide qui demande soit du courage, de la détermination ou de l’inconscience. Ce n’est certes pas l’assurance qui m’a encouragée à embarquer pour la première fois sur le dos de Windy sans rien d’autre pour m’y accrocher que sa mince et courte crinière de style Mohawk. J’avais quand même pu me rendre compte que d’enlever la bride ne lui avait pas donné le feu vert pour courir à toute vitesse. Au contraire, les manœuvres que j’avais apprises le rendaient plus calme et plus connecté. Déjà, la confiance commençait à s’établir entre nous deux. Je savais que je pouvais l’arrêter à l’aide d’une flexion. J’ai donc débuté mes premiers pas en longeant les murs de l’aréna, n’hésitant pas à le plier pour faire des petits cercles, un changement de direction ou un pivot complet à la moindre incartade. Cela a tôt fait de le ramener dans le droit chemin. Il savait déjà qu’en suivant mes directives cela demandait finalement moins d’effort et que peu importe l’énergie déployée pour fuir une situation inconfortable, cela finissait toujours par un retour au calme. J’ai appris à être plus subtile et polie dans mes demandes, question d’avoir en échange des réponses posées et non pas garochées. Nous avons progressé au point où j’ai eu souvent l’impression que, moins il y avait d’équipement entre lui et moi, meilleure était l’entente.
N'y avait-il pas un message subliminal là-dedans? En tout cas je ne l’ai pas vu tout de suite car j’ai répété le même pattern avec Charming. Il m’est arrivé souvent d’arrêter au beau milieu de la monte pour lui enlever la bride. Je l’ai même une fois lancée par terre, exaspérée par cet outil encombrant et mal compris.
Je trouvais bien des avantages à monter sans selle et sans bride de temps en temps. D’abord c’était rapide, pas besoin de seller. Le tapis que j’utilisais souvent pour protéger le dos de mon cheval était léger et facile à transporter. Mon corps se positionnait de façon naturelle sur le dos de ma jument et en s’amalgamant au sien, j’avais nettement l’impression de pouvoir aussi mieux l’influencer. Autant Windy avait pris soin de moi en ralentissant lorsqu’il me sentait en déséquilibre, autant je veillais à mettre Charming de mon bord pour avoir sa coopération. Elle est passée maître dans l’art de me faire savoir ce qu’il fallait faire pour former une bonne équipe.
Ce n’est que plus tard, en abordant les éléments de « Finesse » du Niveau 4 en Parelli que j’ai pris conscience que la bride pouvait me donner accès à une autre dimension où la qualité de communication pouvait être encore plus subtile en utilisant mieux mon corps et mes mains. En fait, j’ai fini par comprendre : le problème, ce n’était pas la selle ni la bride!
Ce que la photo ne dit pas cependant, c’est que quelques minutes plus tard, peut-être parce qu’elle trouvait que Zig exagérait en étant trop dans sa bulle, Charming a pris l’initiative et s’est mise à pourchasser Zig. Pour la ramener à l’ordre et lui rappeler ma présence sur son dos, je l’ai dirigée vers le mur à l’aide du Carrotstick pour ainsi mieux la contrôler et la ralentir. Considérant son taux d’adrénaline encore assez élevé, j’ai décidé de profiter de l’occasion pour débarquer. Cela m’a permis de réaliser que pour une descente d’urgence, à moins d’avoir pris des cours de haute voltige, il est préférable et fortement recommandé que la monture soit complètement immobilisée. Blessée seulement dans mon orgueil, avec l'idée de finir sur une meilleure note je suis allée chercher le licou pour une courte session de réajustement avec ma parfaite partenaire qui avait déjà tout oublié.
La morale de cette histoire, c'est qu'il faut se méfier de ce qui parait si simple et surtout "le fun". Il y toujours beaucoup de travail et des limites aussi à faire confiance!
(29 mai 2024)


Les photos font revivre les souvenirs. Et les souvenirs font ressurgir certaines émotions que j’ai vécues en relation avec mes chevaux. Chaque cheval étant différent, instinctivement et sans trop m’en rendre compte j’adoptais une attitude particulière avec chacun d’eux. Mes propres traits de caractères devenaient soit un atout ou bien un désavantage que je devais dompter au meilleur de mes capacités. En faisant ressortir le pire et le meilleur de nous-même, les chevaux nous amènent à mieux nous connaître, à mieux nous contrôler et à développer des capacités qu’on ne soupçonnait pas.
Étant une personne plutôt rapide dans l’action et dans la pensée, j’étais attirée par l’enthousiasme naturel de Zig envers le mouvement et les jeux. Je me lançait parfois sans trop réfléchir, pour le plaisir de bouger. Il m’arrivait de faire des erreurs et même involontairement de créer le chaos; je m’efforçais alors de ralentir et trouver le moyen de calmer la situation.
C’était beaucoup moins simple avec Charming pour qui je devais prendre le temps de bien expliquer et d’attendre le consentement. Très mentale et moins pressée de bouger, je me suis longtemps creusé les méninges pour obtenir sa coopération et son bon vouloir.
Je n’ai jamais osé monter Zig à crue à cause de ses mouvements longs et vifs alors que j’adorais cela avec Charming grâce à ses allures plus rasantes. J’ai appris à faire attention à la sensibilité à fleur de peau de Zig comme j’ai appris à tenir compte de la grande sensibilité de Charming, prête à résister à la moindre tension ou maladresse. J’essayais de rassurer Zig avec conviction lorsqu’elle s’alarmait tout en m’efforçant de converser intelligemment avec Charming quand elle s’offusquait.
Ils s’en est passé des choses entre nous, les images du passé et le regard toujours aussi intense de Charming sont là pour me le rappeler.
(25 mai 2024)



Juste comme ça, parce que les images sont belles…
J’ai vraiment été impressionnée par la multitude et l’agitation crée par une volée d’oiseaux dans la cour. Cependant, les chevaux n’ont pas bronchés et ils ont continué de manger comme si de rien n’était.
Pourtant, dès qu’ils voient un humain approcher, même de loin, ils manifestent des signes d’intérêt ou d’inquiétude. Ils lèvent la tête ou sans trop en avoir l’air, ils surveillent et scrutent notre arrivée. Par la vitesse de nos pas, notre attitude, selon l’analyse qu’ils en font, tous les indices et les émotions qui en ressortent détermineront s’ils vont choisir de rester ou de s’en aller. Ils savent déjà si on vient les chercher ou pas; à eux alors de décider s’ils en ont envie ou pas. Au mieux ils vont venir à notre rencontre ou bien ils vont continuer de manger de manière détendue comme pour dire : « Laisse-moi prendre une dernière bouchée et je te suis ». Si on les vois se retourner ou se tendre alors vaut mieux ne rien bousculer et adopter la conduite de celui qui n’est pas pressé afin de ne pas déclencher le jeu : « Attrape-moi si tu peux! ».
On peut se demander ce qui fait la différence entre un humain qui arrive tranquillement et un essaim d’oiseaux bruyants. Je dirais que ce sont nos INTENTIONS.
Avant même de partir les rejoindre on a une bonne idée de ce qu’on veut faire. On en profite pour peaufiner notre plan de match, des fois on anticipe les difficultés. Bref notre cerveau est déjà en action. Aussi, vouloir démontrer de la bonne volonté et insister trop sur la gentillesse, incite plutôt à la méfiance. Et rien de pire que de se forcer à avoir l’air naturel.
Une bonne façon d’approcher un cheval sans lui donner envie de déguerpir, c’est de s’intéresser à ce qu’il fait. « Qu’est-ce que tu manges ? Ah oui, l’herbe est pas pire ici. » Une minute ou deux pour tout oublier, relaxer et profiter de ce qui nous entoure dans le moment présent. Pas toujours facile pour un humain qui aime se triturer l’esprit avec des choses compliquées.
Quand on aime les chevaux on les trouve fondamentalement beaux. Cela nous met dans le bon état d’esprit afin de se synchroniser avec eux. S’ils sont détendus, soyons détendus et surtout, faisons gaffe à nos intentions! Gageons qu’ils seront plus disposés à nous suivre par la suite.
(16 mai 2024)

En voyant cette photo je me dis : « Oups! Pas sûre que c’est une bonne idée…». Puis d’instinct j’ai envie de les éloigner l’une de l’autre. Pourquoi? Tout simplement parce que mes souvenirs me ramènent à plusieurs situations où les deux sœurs Gaby et Zig ont eu des prises de becs.
Impossible de faire une photo de famille avec les trois sœurs Appaloosas, la plus jeune et la plus vieille ne pouvaient pas se sentir, même en photo. Manque d’affinités, trop semblables peut-être, faut croire qu’on a jamais jugé important de prendre le risque de les laisser régler leur différents et établir l’ordre entre elles, chacune ayant leur partenaire préférée en Karel et Charming.
Sauf peut-être quand on les a rassemblées toutes les quatre dans un même grand parc en Floride. Zig s’est alors retrouvée seule contre trois. Indifférente du sort de Zig qui cherchait vainement et bruyamment à intégrer le groupe, Gaby ne cherchant pas le trouble se fondait discrètement derrière Charming et Karel qui formaient un rempart autour d’elle.
J’aimerais bien savoir ce qui se passe derrière leurs yeux fermés, le message qui passe entre leurs deux narines rapprochées. Je ne me souviens pas mais je suppose qu’on a pas dû attendre les cris et les coups de pattes qui risquaient de survenir d’un moment à l’autre, en guise de contestation ou de provocation.
Heureusement qu’elles se sont gardées une petite gêne pour les fois qu’on s’est retrouvées en même temps et au même endroit sur leur dos.
(11 mai 2024)






J’ai eu la chance et le plaisir de voir grandir, de côtoyer et de monter ces deux magnifiques juments. J’ai eu l’honneur et l’intérêt de découvrir leurs différences, leurs forces et leurs faiblesses.
L’une est compacte et musclée, l’autres est grande et élancée. Pas la même robe, pas le même genre, pas les mêmes allures. Zig est rapide et aime bouger, Charming prend son temps et préfère le surplace. Zig dit toujours : « Oui »; Charming commence par dire : « Non », puis : « Peut-être » et finalement : « Okay » . Zig a peur du vent, du bruit, elle déplace de l’air et réagit à la moindre inquiétude alors que Charming se sent en sécurité en tout temps (ou presque). Zig se prête facilement au jeu tandis que Charming a besoin d’être convaincue ou d’avoir d’une bonne raison pour s’exécuter.
En selle avec Zig, c’est comme chausser les bottes de sept lieues ou comme être sur un nuage, alors qu’avec Charming c’est comme avoir les quatre pieds sur terre pour aller exactement où on veut aller, à la vitesse qu’on décide (ou presque).
Zig est d’un sensibilité à fleur de peau et fuit la pression; Charming prend les choses en main ou quitte si cela ne fait pas son affaire. Entre les deux, l’entente est que Charming mène et occupe le rôle du méchant boss, auquel Zig obéit sans riposter en agissant également et inconditionnellement en tant que grande protectrice . Elles sont comme deux contraires qui s’attirent.
Mais avec moi, ce qui les rejoint toutes les deux, c’est cette volonté de communiquer et de participer. Que ce soit pour des jeux en liberté ou à la corde, pour les entrainements en selle ou une promenade, chacune à sa manière a su exprimer son accord, son désaccord, ses besoins. Charming sait très bien ce qu’elle veut et aussi ce qu’elle ne veut pas. Zig m’a toujours parue heureuse de suivre une idée et même d’en proposer. Et c’est quand elles manifestaient toutes les deux le plus de confort et de relaxation que je savais ce que je devais faire, que j’apprenais à faire les bonnes choses.
Malheureusement, Zig nous a quitté en 2017 encore très jeune à l’âge de 11 ans emportant avec elle plusieurs de mes espoirs. Heureusement, Charming est encore là, à 22 ans et elle continue à sa manière à me faire douter et à m’apprendre. En justifiant mes efforts, elle m’a menée vers mes plus belles réussites. Je ris de son air bourru, de sa manière de vouloir prendre en charge. Je prends soin d’elle, de son corps qui résiste moins bien parfois à son tempérament excessif. Peu importe si je dois négocier avec elle et si j’ai souvent l’impression d’être à son service, peu importe si sa lenteur exaspère encore la personne rapide et pressée que je suis, j’arrive maintenant à comprendre Zig qui avait envie de la protéger…
(09 mai 2024)


Certains chevaux sont plus joueurs que d’autres. Je dirais que la plupart de mes chevaux se prêtent facilement au jeu quand je leur propose quelque chose et s’ils trouvent du confort et une énergie positive à la fin, c’est suffisant pour qu’ils aient envie de recommencer.
Il suffit pour Billy qu’il y ait des sauts d’installés dans l’aréna pour qu’il aille sauter. Il est arrivé ici à l’âge de quatre ans, peut-être qu’il avait déjà été initié aux sauts. C’est possible aussi que son énergie débordante le pousse à se surpasser dans ce genre d’activité. Ou encore veut-il simplement nous montrer ce qu’il sait faire pour nous impressionner? Là je commence à lui prêter des intentions qui sont propres à nous les humains. Je dois dire pour ma défense que Charming m’amenait souvent dans ce genre de suppositions… En fin de compte, j’aime penser qu’ils le font pour me faire plaisir.
Dans la séquence des deux vidéos suivants pris il y a trois ans alors que je filmais Karel et Boréale en train de s’amuser sur le terrain d’entrainement, je crois que pour Karel, les barils étaient là pour quelque chose, pour sauter. Cela ne semblait pas être dans l’esprit de Boréale qui donne plutôt l’impression de vouloir empêcher Karel de le faire. Il s’ensuit donc une démonstration d’exubérance qui en dit long sur l’insistance de chacune à exprimer son point de vue. Après cet échange chaotique, Karel exécute calmement son saut à la perfection pour s’arrêter ensuite en me regardant. Ce qui me dit qu’en fait, je faisais un peu partie de l’équation à travers ces jeux. Encore une fois, j’ose penser que Karel voulait le faire pour moi, pour me faire plaisir.
Elle m’en a fait la preuve hier. Je la faisais bouger avec une longue corde quand, sans que je le lui demande, elle est allée sauter avec beaucoup de grâce les barils que j’avais installés pour Boréale. Voulait-elle m’impressionner? En tout cas, c’est réussi!
(4 mai 2024)



UN CHEVAL EN LIBERTÉ !!!
L’esprit humain s’affole, c’est le branle-bas de combat. Vite il faut l’attraper! L’imagination fait craindre le pire. La frustration fait place à l’action; aller chercher un licou avec une corde, trouver de l’aide… J’ai connu ça.
Mais que se passe-t-il dans la tête du cheval? Le voilà en train de brouter autour de l’écurie tranquillement. S’il en a la chance il va rejoindre des amis pour échanger sur le bord de la clôture. Il va peut-être profiter d’un peu de ces moments de liberté pour courir à son gré où bon lui semble. Il ne cherche pas à se cacher et il y a plus de chance qu’il aille explorer plus loin s’il est en compagnie d’un copain. Bref, il a l’air tout à fait bien.
Panique pour nous versus confort chez nos équidés. Est-ce qu’on vit dans le même monde ?
J’ai souhaité à un moment donné que Windy soit confiné dans un box comme les autres après l’avoir couru une demi-heure dans le champ avant de le ramener à l’écurie où nous nous trouvions dans ce temps-là. Nous aussi on recherche le confort…mais pas le même, du point de vue du cheval.
Je me rappelle aussi l’avoir poursuivi un bon bout de temps sur le bord du chemin, craignant un accident ou marcher jusqu’au village voisin… C’est seulement quand je me suis décidée à m’arrêter que Windy s’est aussi immobilisé; il est revenu me trouver et m’a suivi jusqu’à la maison. Difficile d’enlever la pression quand on a peur.
Il y a la fois aussi où un étranger est venu cogner à la porte de la maison à trois heures du matin pour nous demander si les quatre chevaux qu’il avait suivi du village jusqu’à chez nous étaient bien les nôtres. On les a retrouvés sagement réinstallés dans un parc qui n’était pas le leur mais bon, on a refermé la barrière en attendant de les réintégrer au matin dans leur propre parc. Une belle escapade de groupe qui n’avait pas le moins du monde eu l’effet de les stresser. Quant à moi, j’ai pas arrêté d’imaginer ce qui aurais pu se produire.
Il arrive encore que quelqu’un entre subitement dans l’écurie en criant : IL Y A UN CHEVAL EN LIBERTÉ ! ». Maintenant cela me fait sourire.
J’ai appris à faire confiance à mes chevaux. J’ai réalisé que de pouvoir bouger les rendaient plus calmes. Moins de jeux de dominance aussi dans les plus grands espaces, sans compter les effets bénéfiques pour eux de pouvoir explorer leur environnement, en dehors du box. Eux aussi prennent confiance; envers nous, envers eux et envers l’environnement. J’ai appris à gérer mes émotions en sachant quoi faire dans différentes situations, l’important étant de rester calme. Les chevaux ont besoin d’un leader, je veux être celui avec qui ils veulent rester.
Le Horsemanship m’a appris que dans la relation Humain/Cheval, on peut peut-être essayer de faire la moitié du chemin qui nous sépare. Pour diminuer d’une part notre anxiété et préserver la sécurité de nos chevaux, pourquoi ne pas leur donner plus d’espace tout en établissant clairement les limites sécuritaires sur le terrain.
Évidemment, rien n’est jamais tout à fait simple. La sécurité est un besoin essentiel pour les chevaux; l’environnement doit être aménagé en fonction de ça. Autant que possible, pas de traineries, pas de pièges à chevaux et des barrières là où il faut. Malheureusement, on doit éviter l’accès à l’herbe à ceux qui sont plus susceptibles de développer des problèmes aux pieds. Et puis, la règle est de les initier à l'herbe de façon progressive, en de courtes sessions au début. Il ne faut pas oublier que dans la nature, ils doivent se déplacer sur de longues distances pour trouver à se nourrir. Ils sont loin d’être à bar ouvert sur le gazon. En tout temps, on doit être vigilants et présents. Avoir des chevaux c’est un choix et la responsabilité vient avec.
Le libre mouvement a été particulièrement bon pour Windy, autant pour sa santé physique que mentale. À treize ans il a été diagnostiqué naviculaire. À dix-sept ans, à l’hôpital de Ste-Hyacinthe on m’a informé qu’il avait un souffle au cœur important et des troubles du rythme. À vingt-sept ans il s'est fait une rupture d'un tendon à l’un de ses postérieurs. C’est là qu’on a décidé de le laisser circuler à son aise durant le jour. On le voit ici sur le vidéo à l’âge de trente-six ans, presqu’aveugle et sourd, se promenant d’un pas alerte aux alentours de l’écurie. Jusqu’à la toute fin, il a continué à faire sa vie de cheval, à marcher et courir pied nu, à varier son alimentation, tout en socialisant avec les amis. Aurait-il vécu aussi longtemps dans le "confort" de son box?
(25 avril 2024)


Pourquoi j’aime cette photo?
Un peu parce que j’étais avec Windy, mon premier cheval. La fierté et le désir de progresser dans mon Horsemanship, déjà très présents à cette époque.
Aussi parce qu’on venait d’installer notre corral rond chez nous à la ferme, un outil important pour les jeux en liberté qui allait me permettre d’améliorer ma communication avec mon cheval.
Beaucoup je dirais, à cause de mon attitude. Une énergie pour aller de l’avant, une confiance et un plaisir évident à sentir mon partenaire tout près de moi.
Mais surtout parce que cette image me rappelle ce que j’ai toujours recherché au contact avec mes chevaux; la connexion, au sol ou à cheval, où nos idées se fusionnent, où je ne ressent ni frustration, ni besoin d’imposer ni d’espérer. Je sais que mon cheval est avec moi, qu’il a envie de me suivre.
J’ai ressenti ce genre de moment hier avec Boréale. Elle a réussi à me faire oublier que Karel est malade, mon souper à préparer et le temps qui passe trop vite. En selle elle m’a amenée dans un beau trot, à la fois énergique et détendu, où nous allions dans la même direction, en accord, juste heureuses d’être bien ensemble.
Y a-t-il quelque chose de plus satisfaisant que ça? À mon humble opinion, je ne pense pas.
(20 avril 2024)

Gratte mon dos, je vais gratter le tien.
C’est toujours dans un esprit d’harmonie que l’on voit les chevaux se gratouiller le dos. Souvent après les jeux de dominances, comme pour sceller une nouvelle amitié ou pour faire la paix. Ou simplement pour passer un bon moment de détente avec un ou une amie confirmée. Il y a échange de bonne volonté, ça se fait à deux, l’un offre, l’autre accepte et vice et versa. De façon réciproque, pas d’animosité, pas d’arrière-pensée.
Chez l’humain, cette même expression laisse plutôt supposer qu’on attend quelque chose de l’autre. Il y a comme une condition sous entendue. On va caresser notre cheval s’il fait bien ce qu’on lui demande. Personnellement j’aime bien gratouiller mon cheval sur le garrot quand je monte pour lui signifier que je suis contente de ce qu’il fait et pour l’encourager. C’est un forme de récompense qui vient renforcer la relâche, comme pour donner un message clair au cheval qu’il fait la bonne chose. Avec Windy, j’ai toujours eu l’impression que cela diminuait son anxiété tandis que pour Charming, je sais qu’elle adore se faire gratter sur le garrot; cela influence son humeur et la motive. J’utilise ce geste avec insistance, du bout des doigts, pour rappeler à Karel que je suis là, sur son dos, alors qu’avec Boréale, j’ai tendance à prolonger le contact par une longue caresse de la main sur son cou.
Mais si nous les humains on est tous prompt à démontrer notre présence et notre affection surtout quand c’est le temps d’exprimer notre fierté et notre contentement, il ne faut pas négliger ces moments doux où sans rien demander en retour, on s’applique à rechercher les « sweet spots », là où les gratouilles font tellement de bien. Il nous offrira probablement en récompense ces mimiques qui nous font tant rire!









Les chevaux sont curieux, oui, mais pas dans n’importe quelle situation. Une ombrelle peut faire terriblement peur; à certains chevaux plus qu’à d’autres. Si elle apparaît soudainement, ils vont se mettre à courir. Ils vont observer de loin et si c’est quelque chose qu’ils reconnaissent, si ça ne fait pas de bruit, si ça bouge lentement ou que ça s’éloigne, ils vont probablement s’approcher. La peur fait alors place à la curiosité même s’ils se tiennent prêt à toute éventualité pour déguerpir à nouveau.
C’est le même processus qui se passe quand on les tient en laisse. Cependant la claustrophobie s’ajoute au stress et accentue le phénomène. Pour diminuer le risque de se faire mal, vaut mieux alors laisser glisser la corde dans notre main si le cheval a besoin de bouger. À la limite il va pouvoir courir en cercle ou en demi-cercle. Il va moins se sentir pris et va reprendre plus vite ses esprits pour réaliser qu’il n’est pas tant en danger. La corde de 12 pieds va permettre assez de distance pour ses mouvements et nous assurer une plus grande sécurité. On doit le laisser regarder l’objet de ses craintes pour qu’il retrouve son calme. Des exercices au sol bien exécutés avec la technique de l’approche/retrait, vont le convaincre de nos qualités en tant que bon leader en l’aidant à bien gérer ses émotions.
De la même façon, quand on est en selle, il y a de bonnes chances qu’il nous fasse plus confiance si on est capable d’évaluer son niveau de stress. Au besoin, on le laissera se déplacer sans perdre de vue ce qui lui fait peur. En observant bien les signes de relaxation, on saura quand est-ce que la lumière verte nous autorise à reprendre notre activité. En portant attention à ses peurs tout en restant maître de la situation, notre cheval sera aussi plus enclin à vouloir nous accompagner dans n’importe quelle situation ou n’importe quel environnement.
(26 mars 2024)

N’est-ce pas que c’est beau?
À voir les personnes s’attrouper devant la fenêtre du manège, je n’étais pas la seule à aimer ce que je voyais. Une rencontre qui impressionne par sa spontanéité et son naturel. En très peu de temps, Maeva a réussi à connecter avec Maggie.
En observant bien, on remarque plusieurs éléments qui favorisent une telle connexion.
L’attitude calme et confiante de Maeva qui caresse d’abord la jument. Elle regarde Maggie puis dirige son focus vers l’avant en amorçant le mouvement avec une énergie rythmique et invitante, à laquelle la jument répond sans trop d’hésitation. Maeva, déjà consciente du lien qui s’installe entre elles, continue d’aller droit devant et surveille Maggie d’un œil, en faisant attention de ne pas briser le fil invisible qui les unit.
J’aime voir les efforts de Maggie qui s’harmonise aux petits pas de Maeva. J’aime voir la petite qui agit en bon leader, bien droite, son corps orienté vers l’avant. Elle garde un rythme constant et la jument s’empresse de rester à ses côté, active et attentive.
Par le clignement de ses yeux et l’expression générale de son corps, on comprend que Maggie est détendue. Maeva a juste l’air heureuse.
Lors de l’arrêt, Maggie reste connectée et on assiste à une magnifique démonstration d’affection réciproque alors que Maggie se tourne doucement et se laisse caresser la joue par la petite main de Maeva.
Purement simplement beau à voir!
(25 mars 2024)


Depuis que Charming est bébé, c'est dans son tempérament, il y a quelque chose qui l'amène à vouloir tout faire par elle-même et qui lui dit qu’elle n’a pas tant besoin d’être guidée; elle sait ce qu’elle a à faire. On peut dire aussi qu'elle est très très motivée par la nourriture.
Si on met tout ça ensemble, on peut lui faire confiance; pas besoin de licou, ni même d’accompagnateur, elle va aller à bonne destination et va trouver le foin toute seule.
Quant à Billy, ça dépend des jours, l'envie d'aller jouer avec les amis est parfois plus fort que tout!
(24 mars 2024)

Si c’est important pour moi que le cheval participe dans le processus de mettre le licou, ça l’est tout autant quand vient le temps de brider. J’aime qu’il s’avance et prenne le mors par lui-même quand je lui présente la bride. Par habitude je refais les mêmes gestes en lui demandant de baisser la tête, lentement, respectueusement, sachant que rien ne l’oblige à accepter cet objet dans sa bouche qui, à la fois freine sa liberté tout en le liant encore plus avec moi.
Avec Windy, c’est d'abord en enlevant la bride que j’ai appris à mieux utiliser mon corps, mon langage corporel et à reconsidérer la bride et le mors comme le prolongement de mes mains, avec plus de doigté.
Charming, elle, m’a comme soumis à des tests d’intelligence. Au début, je ne comprenais pas son aversion pour le mors. Elle réagissait au moindre contact et pendant longtemps j’ai préféré monter en « Freestyle », les rênes lousses ou encore mieux, sans bride. Ce n’est pas étonnant que lorsque j’arrivais pour la lui mettre, elle m’indiquait clairement en détournant la tête que ce n’était pas son idée. J’ai travaillé fort et je me suis beaucoup demandé comment la faire changer d’opinion. Physiquement j’arrivais à lui passer la bride assez facilement, mentalement elle ne l’acceptait pas vraiment. Avec le temps, j’ai appris à mieux utiliser le contact avec sa bouche, à mieux communiquer et à rendre l’expérience plus intéressante autant pour elle que pour moi. Plus subtilement maintenant, fidèle à elle-même, elle continue de me rappeler que je dois proposer avant d’exiger et me met constamment au défi de ne pas oublier sa grande sensibilité.
La nature tendue et intravertie de Zippo a fait en sorte que son initiation au mors fut assez difficile. Il serrait les dents et évitait d’ouvrir la bouche. On a donc commencé par une simulation avec une cordelette qu’on lui passait entre les dents. Durant la manœuvre il a réussi à couper en deux le fameux Savvy string. Mais après un certain temps, avec l’aide d’un professionnel, il a fini par prendre confiance. Son attitude discrète et obéissante, tout en facilitant les choses, rendait parfois la lecture de son état émotionnel plus compliquée. Je dirais que physiquement et mentalement il acceptait le mors, mais émotionnellement parlant, on ne savait pas toujours où il en était.
Quant à ma belle Domino Zig Harmonie, elle se distingua par un autre phénomène. Aucun problème à lui enfiler la bride, aucune résistance. La difficulté se situait plus en selle. Contrairement à Charming qui tirait sur mes mains ou mâchait bruyamment en guise de protestation, Zig de son long cou suivait ou peut-être même fuyait le mors au point où j’avais l’impression d’avoir une anguille entre les mains. J’ai consulté pour aider Zig à avoir plus confiance dans l’action de prendre le mors et arriver finalement, en me concentrant bien, à sentir le contact qu’elle m’offrait.
Quelques chevaux plus tard, je demeure convaincue de l’importance et de la fragilité du rapport que le cheval entretient avec le mors. À chaque fois que je lui présente la bride, c’est comme une reconnaissance des efforts que je fais pour que notre relation reste positive.
(21 mars 2024)


Le licou de corde
Ghislain est d’accord avec moi sur ce point, mettre le licou de corde correctement a été et sera toujours une des choses les plus difficiles à enseigner. C’est un exercice incontournable qu’on doit répéter à chaque fois qu’on entre en contact avec notre cheval. Aussi bien apprendre tout de suite à le faire correctement! C’est ce que je me dis mais ce qui paraît simple au départ, devient inévitablement plus complexe et passionnant si on y ajoute une nouvelle dimension et qu’on considère que la qualité du geste fait partie intégralement de l’approche, de l’acceptation et du rapport qu’on établit en tout premier lieu avec notre cheval.
Ce que j’ai appris de mes mentors c’est que la première question à se poser quand on s'approche du cheval, qu’il soit dans un box ou dans un parc : "Est-ce qu’il vient vers moi?" Pas juste physiquement mais émotionnellement parlant: "Est-ce qu’il est bien avec l’idée que je lui mette le licou?" Ça peut devenir un challenge intéressant qui ouvre la porte à plein de questionnements. "Comment est-ce qu’il me voit?", "Qu’est-ce que je dois faire pour qu’il ait envie de venir et se laisser attacher?" Heureusement pour nous, ça s’apprend et ça fait aussi partie des premiers apprentissages qu’on doit intégrer pour entrer en contact avec notre cheval.
Et puis, comme le licou de corde est un équipement essentiel au Horseman, je pense qu’il est important de savoir pourquoi il est efficace et sécuritaire et pourquoi il constitue avec la corde de douze pieds un excellent moyen de communication. Il suffit de quelques simulations pour nous convaincre.
Mais avant de le présenter au cheval, vaut mieux être préparé et avoir les outils bien en place; la corde sur le bras, le nœud dans la main gauche avec le petit bout de corde qui dépasse, facile à saisir avec la main droite une fois que j’ai invité mon cheval à baisser la tête et à se tourner légèrement vers moi pour facilement l’enlacer de mes deux bras. (Ceci est une touche très personnelle mais cette accolade me donne l’occasion de me coller furtivement le nez sur son poil pour sentir son odeur et souvent même l’embrasser☺️).
Sans le lui imposer, j’invite mon cheval à glisser son nez dans le licou que je lui présente et je termine la manœuvre un peu plus technique par un ajustement adéquat du licou et le fameux nœud sur lequel on n’insistera jamais assez pour qu’il soit fait correctement.
C’est vrai qu’une seule séance ne suffit généralement pas pour maitriser toutes les étapes mais chose certaine, avec la pratique et le temps, une fois bien intégrée cette habitude devient plus naturelle et le licou se retrouve sur la tête du cheval ou bien rangé sur le crochet sans qu’on ait à se tracasser de savoir comment il s’est rendu là. Le plus important et ce que je retiens à chaque fois, avec chaque cheval, c’est le plaisir et la satisfaction de le voir coopérer, prêt à faire la moitié du chemin pour me suivre.
Je comprends qu’on peut trouver ça compliqué et ne pas tout retenir d’une seule fois. Je sais aussi que ça peut être plus difficile au début avec certains chevaux. J’ai eu la chance à plusieurs reprises il y a de ça plusieurs années, d’observer Don Halladay prendre le temps de démontrer et de nous expliquer en détail comment mettre le licou avec excellence. J’étais épatée de voir Windy se prêter volontairement à l’expérience. Le confort et la patience qu’il manifestait, comme s’il était « heureux d’être là ». D’ailleurs tous les chevaux semblaient apprécier l’expérience. Il émanait de Don, dans chacun de ses gestes quelque chose comme l’amour des chevaux.
(17 mars 2024)

On a tous été un jour plus ou moins attirés par les ballons. Je constate que c’est à peu près la même chose pour les chevaux. Il y en a qui vont courir après et pousser le ballon avec enthousiasme, il y en a d’autres qui essaient simplement de le mordre ou même de l’écraser. On a eu Zippo qui le bottait jusqu’à destruction totale et Charming qui lui aurait fait faire des kilomètres juste pour obtenir un bonbon. Certains passent vite à l’indifférence après un brin de curiosité et d’autres qui dans leurs bons jours, trouve ça excitant et passent un bon moment. J’en ai vus cependant qui avaient une peur bleue du ballon, ce qui n’est visiblement pas le cas de Billy qui aime bien jouer avec mais qui trouve généralement l’humain encore plus intéressant.

Le ballon est un bon moyen pour apprendre à lire et mieux connaître notre cheval. Par exemple, Boréale n’a aucun problème à faire rouler le ballon en avant d’elle et le promener dans l’aréna. Je l’ai vue souvent aller le chercher par elle-même. Rien de bien excitant cependant dans son jeu qui ressemble plus à un passe-temps ou un manière de répéter un pattern. Mais je me suis rendue compte qu’elle réagissait fortement et ne pouvait le tolérer en arrière d’elle ou autour de ses postérieurs. J’en ai donc fait moi-même un jeu de mise en confiance pour la rendre plus confortable en roulant le ballon au sol d’un côté à l’autre, en m’approchant petit à petit de son arrière-main jusqu’à ce finalement elle accepte d’avoir un contact avec le ballon. Une fois que j’ai enfin réussi à la faire reculer calmement jusqu’à toucher le ballon avec un postérieur, j’ai vu qu’elle paniquait quand je soulevais cet énorme ballon dans mes bras. Malgré sa taille imposante, Boréale, ma force tranquille est loin d’être aussi imperturbable que Charming qui elle, adore se faire masser par le ballon qui roule doucement sur son dos…
La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que chaque fois qu’on découvre une peur particulière pour un cheval, cela nous donne l’occasion de lui prouver qu’on peut l’aider. On renforce ainsi notre relation en tant que bon leader tout en diminuant les tensions et les risques d’accidents.
C’est comme ça que j’ai fait le lien avec d’autres jeux qui impliquent son arrière-main. La difficulté de reculer entre deux cônes ou deux barils. Elle passait à travers le rideau mais en se dépêchant pour se retrouver de l’autre côté. Reculer ou s’arrêter à mi-chemin dans le rideau était comme impossible. Pas étonnant qu’elle soit partie au galop comme une flèche après qu’une branche lui a touché la croupe au cours d’une promenade.
De temps en temps avant de monter ou simplement pour passer du temps de qualité, je lui propose le ballon. On s’amuse parfois à se le renvoyer une en face de l’autre mais j’en profite aussi pour aller vérifier son niveau de confiance en allant un peu plus loin dans ses zones d’inconfort. Je décèle encore des tensions mais ça progresse.

Comme pour les humains, c’est souvent plus plaisant de jouer avec un partenaire. L’avantage pour le cavalier, c’est d’apprendre à bien se positionner, à utiliser un bon focus pour diriger le cheval vers la cible qui est le ballon. Celui-ci finit par comprendre l’idée et participe activement au jeu. On commence avec une corde qui doit rester lousse la plupart du temps. Plus tard, un cheval volontaire peut répondre avec simplement une suggestion. Bien sûr, quand le climat en est un de détente, il y moins de danger que le cheval devienne anxieux ou décide simplement de quitter. On peut même s’amuser à plusieurs, à condition de ne pas oublier les règles, son partenaire, et aussi de rire!
(14 mars 2024)

Ça se passait à l’automne 2019. Un beau groupe de neuf jeunes filles apprennent l’abc du cheval et comment les manipuler de façon sécuritaire. Elles apprennent comment lire le cheval, comment faire des demandes claires pour que le cheval comprenne et donne la bonne réponse. On peut dire que c’était assez facile pour elles d’avoir la bonne attitude, d’être de bonnes partenaires pour les chevaux. Le respect et la volonté de bien faire se voyait de chaque côté de la corde. Je ne sais pas si elles auront toutes la chance d’explorer encore plus la relation Humain/Cheval, au sol et en selle, mais chose certaine, elles l’auront bien sentie et sauront ce qu’il faut faire pour établir une relation de confiance et un bon partnership.
(13 mars 2024)

Je ne suis pas étonnée de voir à quel point le lien de confiance, le partnership entre Mia et Summer s’est renforcé ces dernières années. C’est la conséquence des bonnes habitudes que Mia a acquises, qui font maintenant partie d’elle et qu’elle met en pratique dès qu’elle est en relation avec Summer.
Ce vidéo date d’il y a deux ans, alors que Mia n’avait que 14 ans. Dans son attitude, Mia prend le temps d’inviter la jument à se placer calmement de manière à pouvoir monter de façon sécuritaire. Il y a un peu de fébrilité dans l’air, c’est souvent le cas quand on se sait filmé. Mais Mia offre déjà un bon contact à la façon qu’elle manipule les rênes et se montre rassurante avant de monter et au moment où Summer relève un peu la tête. Elle intervient correctement lorsque Summer anticipe le départ au pas, comme pour lui dire en bon leader : « Attend moi…reste avec moi ». Elle donne l’exemple en expirant comme pour se relaxer elle-même. On sent l’importance de préserver la connexion et la détente pour entamer avec confiance la suite de l’exercice.
Summer accompagne Mia d’une belle impulsion au pas qu’elle prouve en s’arrêtant de manière aussi coopérative une fois rendue à destination pour permettre à Mia de prendre sans difficulté les deux Carrotsticks. Puis elles repartent tout aussi attentives l’une à l’autre.
Ce que je trouve beau dans ce très court métrage, c’est que Mia apprend déjà à sentir, à bien réagir, à mettre sa partenaire en confiance et à bien la guider, tout ça avec le sourire. Nul doute que cela présage bien pour l’avenir!
(12 mars 2024)

Hier, je me rendue jusqu’au champs sur le dos de Charming pour la première fois depuis qu'elle s'est fracturé la troisième phalange dans un pied, il y a de cela plus d'un an. Avec un pronostic incertain vu son âge et après tous ces mois de convalescence et de précautions, j’ai hésité à faire le trajet. Il faut dire que Charming a beaucoup de tempérament et je me rappelle encore toutes les fois où elle affirmait haut et fort ce qu’elle voulait et ce qu’elle ne voulait pas. J’ai appris à la connaître, à deviner ses peurs et ses idées avant qu’ils ne deviennent prétextes à se déconnecter, à vouloir prendre en charge et même à vouloir me ramener à l’écurie. Parfois super relaxe, parfois déterminée à profiter au maximum du buffet qui s’offre à elle, j’ai appris à m’ajuster à ses humeurs et garder le contrôle sans nuire au plaisir de profiter d’une belle sortie, qu'on soient seules ou avec des amis. Elle est devenue parmi mes juments, la partenaire avec laquelle je suis le plus confortable pour les randonnées.
Alors hier, j'étais contente de la sentir à son meilleur, sûre d’elle et détendue. Elle a gardé le focus jusqu’au champ où elle a pu brouter le temps d’une pause. Ça aussi c'était une première pour un début de mars!
Je suis revenue avec cette impression toujours un peu étrange de constater qu’avec un cheval, peu importe l’intervalle de temps qui s’écoule entre deux sessions, on reprend exactement là où s’est laissés, comme si c’était la veille. Mentalement elle n’a pas changé mais je vais demeurer prudente quant aux conséquences sur ses capacités physiques.
(8 mars 2024)

En regardant défiler ces photos, c’est surtout à Queen’s last love auquel je pense. À commencer par sa vie d’avant, en tant que cheval de compétition; Ghislain et lui ont fait bien du chemin et parcouru bien des routes pour suivre les circuits de Performance Western. Toujours tiré à quatre épingle, pas un poil qui dépasse, c’était au trot qu’il entrait dans la remorque qui l’emmenait au concours où, d’années en années il cumulait les points sur son cv à mesure que de nouvelles épreuves s’ajoutaient. Il avait bien mérité son titre de Cheval supérieur à l’American QH. La logique aurait voulu qu’il continue sa carrière comme cheval sénior en enseignant à un jeune cavalier comment gagner des rubans. Mais l’enthousiasme qu’il démontrait à sortir de son box, à explorer de nouvelles avenues jusqu’alors inaccessibles a convaincu Ghislain de poursuivre l’aventure avec son vieux partenaire, celui avec lequel il partageait maintenant l’envie de faire autre chose tout en continuant d’apprendre.
Ce fut donc un très beau jour quand pour la première fois on a intégré Queen’s et Windy dans leur nouveau parc à la ferme. Quelle exubérance! Un vrai jardin d’éden où l’on avait pris soin de laisser les arbres pousser sur une partie du terrain. C’était touchant de voir deux chevaux de 18 et 19 ans découvrir avec excitation un nouvel environnement qui leur offrait un semblant de liberté.


Avec le temps, Queen’s a su nous exprimer son besoin de socialiser avec les autres chevaux, avec Windy tout particulièrement. On les a vu courir, brouter, dormir ensemble, ils ne se lâchaient pratiquement pas. Il a su nous démontrer que l’entraide était possible entre chevaux en partageant les mêmes jeux ou comme ma voisine me l’a conté, en s’efforçant pendant de longues minutes d’aider Windy qui s’était empêtré dans une corde. Il a su aussi nous démontrer son immense besoin d’activités en réduisant des arbres en grattoirs personnels ou en simple bâtons qu’il utilisait ensuite pour faire bouger ses amis. Un cheval merveilleux pour ses capacités physiques, son intelligence et son esprit généreux. Bref, il enjolivait nos journées par l’enthousiasme et la joie de vivre qu’il exprimait sans retenue.
(7mars 2024)





Charming et Zippo ont été nos premiers bébés et la relève de Windy et Queen’s qui prenaient de l’âge. Ces photos me ramènent à une époque où j’ai dû m’adapter au fait que Charming et Zippo avaient chacun leur propre individualité, des particularités qui différaient énormément de celles de Windy et Queen’s.
Face à une pouliche qui semblait n’avoir peur de rien et qui était pourvue d’une curiosité surprenante, je me suis mise à lui proposer des jeux variés et mis des objets insolites à sa disposition, comme par exemple des boîtes de carton qu’elle mettait en pièces, des bâches qu’elle promenait ou enterrait de sable. J’ai été étonnée et amusée de l’intérêt qu’elle portait aux cerceaux qu’elle faisait tournoyer autour de son cou et qu’elle balançait entre ses oreilles.
Chose que bébé Zippo n’aurait jamais osé faire car il était particulièrement sceptique et peureux. La confiance de son amie l’amenait à s’approcher et même à toucher mais ça devenait un problème quand, saisi par la peur il n’arrivait plus à ouvrir la bouche, à desserrer les dents et relâcher l’objet en question. On l’a vu souvent partir en courant comme s’il était poursuivi par un monstre. Ghislain a pris le temps et mis beaucoup de patience à l’exposer à différentes choses. De longues sessions d’approche et de retrait pour le mettre en confiance et à reprendre souvent à zéro dès le lendemain.
En vieillissant il est devenu un beau grand garçon capable de tout mais comme le montre cette photo, sa nature profonde prenait parfois le dessus. Ça se passait durant une clinique où on était plusieurs à rire de la situation alors que Ghislain a entamé un tour complet de manège sans que Zippo, guidé par une quelconque tension intérieure, ait pu lâcher le cône avec lequel il jouait pendant l’attente.
(4 mars 2024)


En examinant l’étrange position de Windy sur la photo, on a l’impression qu’il est en train de gratter le dessus de son postérieur droit. Mais pour avoir vu plusieurs chevaux en action, je dirais qu’il a pu, ou qu’il va utiliser son postérieur pour se gratter en arrière de l’oreille. On est toujours impressionnés par l’équilibre, la force et la souplesse qu’exige une telle contorsion. Ses membres sont écartés et bien ancrés au sol pour rester en équilibre tandis que sa tête est complètement orientée vers l’arrière.
Mais je sais pertinemment que sa cavalière a pu voir ce genre d’acrobatie comme un pied de nez et se dire : « Wow… comment se fait-il que je dois travailler si fort pour en arriver à enlever les tensions et obtenir de belles flexions! »
(1er mars 2024)
Dernièrement j’ai vu passer le post d’une amie qui se demandait ce qu’il fallait faire pour éviter que son jeune chien se fasse blesser par ses chevaux.
Ça m’a interpelé car :
-Je me pose la même question à chaque fois que j’ouvre la porte de l’écurie avec mes deux jeunes carlins et qu’il y a des chevaux dans l’allée.
-Je retiens mon souffle à chaque fois qu’un de ceux-ci décident de prendre un raccourci pour passer à travers les jambes du cheval.
-Je fige quand un cheval étire son cou pour aller sentir un de mes chiens ou encore quand il se dirige vers le chien les oreilles dans le crin.
-Ça me dérange d’avoir à mettre les harnais à chaque fois que je veux faire une promenade avec mes chiens ou que je doive les laisser à l’intérieur quand ils pleurent pour me suivre dehors.
-Ça m’agace quand Tao cours et s’agite autour de moi pendant que je conduis un cheval à quelque part.
-Ça me fâche quand je lui crie de s’en aller ou de revenir et qu’il ne veut pas comprendre. J’ai peur pour lui quand mon cheval devient curieux ou nerveux.
-Et je trouve ça plate aussi de ne pas pouvoir amener Tao quand je fais trotter ou galoper mes chevaux; ça le met dans tous ses états et il n’arrête plus de courir et de japper.
Pour avoir vu Windy poser le pied sur Marjo qui ne comprenait pas les signes qu’il donnait pour qu’elle s’éloigne…
Pour avoir vu Philo recevoir un coup de pied sous le menton parce que Charming n’appréciait pas le voir creuser dans son parc…
Et pour avoir consolé Sable qui s’était fait piler sur un orteil par bébé Zippo…
J’ai compris que la cohabitation des chiens et des chevaux amène son lot d’inquiétude et de problèmes. Il faut arriver à un certain lâcher prise, rester relativement calme tout en diminuant les risques d’accidents autant que possible.



La question n’est pas de savoir s’ils peuvent devenir ou pas des amis. Il y a des chevaux plus tolérants et d’autres moins. Il y a des chiens gentils et d’autres moins sympathiques; des situation problématiques et des évènements imprévisibles. On ne peut pas présumer de rien avec les chevaux. L’effet surprise constitue un danger potentiel pour tout beau monde qui gravitent autour, toutes espèces confondues. Et même si nos chevaux se sont habitués à Tao qui virevolte joyeusement dans la cour, l’arrivée soudaine et bruyante des deux Corgi de la voisine a tendance à les faire paniquer.
La meilleur chose qu’on peut faire c’est d’éduquer les chiens à se tenir loin des chevaux. Ça prend du temps, de la patience et ça cause bien sûr des désagréments. Dans le contexte de la ferme, je dois sans cesse être consciente où se trouvent mes petites bêtes qui aiment beaucoup explorer pour trouver et grignoter du crottin de cheval. J’observe pour déceler de part et d’autre les attitudes qui pourraient créer un certain chaos. Entre attacher un chien en permanence et le laisser faire ses expériences par lui-même il y a beaucoup de marge pour utiliser notre bon jugement. On évalue les risques et on agit en conséquence. On apprend aussi par expérience, on connaît mieux les caractères de nos chiens et de nos chevaux. À force de répéter, de ramener le chien, il finit habituellement par comprendre, mais c’est pas garanti.
Alors c’est toujours non quand un chien veut nous suivre et entrer dans les enclos et sur le terrain d’entrainement. C’est clairement non quand ils veulent approcher les chevaux de trop près. Je les tiens en laisse tant qu’ils trop curieux ou insouciants. C’est pas mauvais qu’ils apprennent à se méfier car le risque zéro n’existe pas malheureusement.
Finalement je n’ai jamais compris pourquoi Windy a posé le geste. Je sais que Zippo n’a pas fait exprès mais Charming elle, savait très bien ce qu’elle faisait. « Tasse-toi de là!!! » Cependant on ne peut pas les blâmer pour ce qui m’apparaît plus comme un manque de vigilance. Quand j’ai pris les photos, j’étais loin de me douter de ce qui allait arriver. Maintenant je trouve plus « cute » de voir Tao attendre sagement en dehors de l’enclos.

Synchronisation, connexion et harmonie.
J’ai toujours été à la fois fascinée et intriguée par la façon que les chevaux se synchronisent entre eux.
J’en ai eu une belle démonstration pour la première fois il y a plus de vingt ans. Ghislain et moi avions sorti Queen’s last love et Windy dehors dans un paddock pour qu’ils puissent bouger à leur aise. C’était le soir et il faisait très froid; ils étaient enjoués et avaient envie de bouger. Ils galopaient en prenant tout l’espace disponible dans l’enclos en forme de rectangle. Même en prenant des directions différentes, ils arrivaient à se rejoindre en formant des figures d’une précision incroyable. Non seulement ils harmonisaient leur vitesse mais aussi leurs déplacements comme dans une chorégraphie. Une connexion que je devinais alors mais sans trop comprendre.
Quand Zig est arrivée à la ferme alors qu’elle n’avait que 5 mois et demi, on l’a présentée à quelques chevaux qui ont manifesté peu d’intérêt si ce n’est du rejet pour la pouliche dont l’expression faciale ne révélait que soumission. Mais en approchant Zig du parc où se tenait notre cher Windy, il l’a pris en charge d’une telle manière qu’on a pas hésité à la lui confier. Encore une fois on a pu admirer l’intelligence et le bon leadership de Windy qui, en quelques minutes lui a enseigné le respect et les avantages d’une belle coopération. Une amie a pris des photos en rafale de ces instants où les mouvements de la tête, du corps et les pas de bébé Zig se synchronisent étonnamment bien à ceux de son vieux maître.
Dans la deuxième séquence on assiste à une petite discussion entre Windy et Zig après que cette dernière eut de façon plutôt audacieuse levé les postérieurs vers Windy pour le ruer lors d’une joyeuse petite course dans le parc. Celui-ci la poursuit, la rattrape et l’immobilise. Il s’ensuit un tête-à-tête, la photo parle par elle-même, qui se termine par une remise au pas où Zig se remet à marcher tranquillement à côté de Windy tout en baissant la tête. Dans cette séquence, je suis là encore frappée par le synchronisme des mouvements, avant et après la pause, alors que le langage corporel de Windy démontre bien son intention d’expliquer à la petite Zig que ce n’est pas poli ni permis de faire ça à son supérieur hiérarchique. Encore un des merveilleux exemples où Windy nous a fait la démonstration qu’un bon leadership passe par la communication et non la force.


Maintenant, peut-on espérer obtenir une telle harmonie dans les mouvements entre le cheval et l’humain? Ce n’était pas mon intention lorsque ces photos ont été prises en 2012 avec un photographe à la fin d’une clinique. J’espérais obtenir une bonne photo non statique en dehors du terrain d’entrainement mais ce n’est que bien plus tard en revoyant cette séquence, que mon attention s’est portée sur la manière dont mes deux jambes en courant se synchronisaient avec les antérieurs de Charming qui trottait. J’ai remarqué également nos deux têtes qui se tournent en même temps, en croisant nos regards comme dans un effet miroir. Peut-être une coïncidence, me direz-vous; juste quelques pas pendant quelques secondes. Mais au moins faut-il aller à la même vitesse dans la même direction. Encore faut-il s’ajuster à l’autre, faire en sorte que ce soit possible. En fait, j’essaie seulement de m’expliquer c’est quoi être en relation avec mon cheval.
Je ne pense pas me tromper en affirmant que dans ces trois exemples, pour obtenir une bonne synchronisation, la connexion mentale et un bien-être émotionnel résultant de la confiance et d’une bonne communication sont nécessaire.
Les jeux au sol autant que les exercices en selle qu’on pratique pendant des années nous aident à trouver cette symbiose à l’image de deux partenaires de danse.
Je me rappelle plusieurs vidéos où j’ai compris qu’on pouvait se synchroniser sur les pas du cheval pour que celui-ci veuille ou puisse s’harmoniser aux nôtres. J’ai appris aussi qu’il fallait apprendre à « matcher » l’énergie du cheval pour être efficace, le garder attentif et aussi bien dans sa tête.
Même chose en selle; faire avec notre corps que ce que le cheval a besoin de faire et surtout, relaxer quand ça va bien. Être capable de l’accompagne, sans bloquer ses mouvements, sans être dans son chemin pour qu’il puisse ensuite sentir le moindre changement de notre part, la moindre demande et accepter de nous suivre.
J'ai pu me rendre compte très souvent que tout ne va pas toujours comme dans le meilleur des mondes. Il faut souvent sortir notre coffre à outil pour remettre la connexion en état de marche. Mais le jeu en vaut la chandelle!

Durant les fêtes, la petite Maeva est venue nous visiter et pour la première fois elle a fait un peu de liberté avec Maggie. C’était beau de les voir toutes les deux. J’irais jusqu’à dire qu’on est capable de voir par leurs yeux qu’elles étaient synchro et surtout bien ensemble!



Comme je le disais précédemment, certains chevaux trouvent un malin plaisir à explorer l’intérieur de l’écurie et à manipuler les objets qui attirent leur attention. J’ai compris que l’odorat joue un bon rôle quand j’ai vu Billy ouvrir les portes d’une armoire pour récupérer un jouet du genre gâterie que j’avais caché la veille parce que je trouvais qu’il le mangeait trop vite. Billy est très clair aussi et persistant quand il veut que je lui donne le restant des vitamines et minéraux que Charming a laissé dans sa mangeoire ou quand il me demande d’ouvrir la porte d’un box vide où il a flairé qu’un cheval y a laissé tomber quelques granules sur le sol. Il me regarde puis pointe son nez vers ce qui lui est inaccessible... comment ne pas lui céder!

J’ai pu voir aussi que ça pouvait aller encore plus loin dans le processus mental d’un cheval qui a la chance ou plutôt la malchance d’être confiné dans l’écurie pour une longue période à cause d’un problème physique sérieux. Ainsi, je laissais ma belle grande Zig circuler à sa guise le matin pour lui permettre de se dégourdir et d’aller jaser un peu avec ses ami(e)s. Elle avait une attirance particulière pour Summer qui lui rendait bien. C’est dans mes tentatives de filmer Zig pour le vétérinaire que j’ai compris pourquoi à deux reprises les semaines d’avant, j’avais cru faussement avoir mal fermé la porte du box de Summer en la voyant passer dans l’écurie. C’était Zig qui lui ouvrait la porte.
Sur la vidéo on la voit d’abord essayer d’entrer dans la sellerie. J’interviens pour lui faire changer d’idée. Elle flâne un peu, se gratte puis poursuit le chat qui passe à côté d’elle. Quelque chose alors l’arrête. Elle aperçoit le loquet de la porte de Summer qui est un peu relevé, elle étire son grand cou, le tasse et puis tire la porte. Bravo Zig, bien réussi!
(22 février 2024)


J’aime bien observer les chevaux quand ils sont libres dans l’écurie. On remarque facilement ceux qui sont plus curieux et les moins peureux. Ils vont partout et touchent à tout. Charming, qui a toujours été une excellente observatrice, avait l’habitude quand elle était petite de remarquer tout ce qui n’était pas là auparavant ou avait changé de place. Elle ne manquait pas d’aller vérifier s’il ne trainait pas des carottes sur le comptoir de la sellerie. C’est par hasard peut-être, qu’une nuit elle a même trouvé le moyen d’ouvrir la porte de son box, les lumières et la porte de l’écurie pour aller se promener dehors en traçant des boucles dans la neige. Je l’ai trouvé le matin au beau milieu d’un fouillis où elle avait jeté par terre tout ce qui était à la portée de sa bouche.
Mais celui qui mérite la palme dans cette catégorie, c’est notre petit Billy Bang Bang. Je soupçonne qu’on l’a nommé ainsi à cause du bruit qu’il fait sur son passage. Il s’entête particulièrement à renverser la poubelle, la bonbonne d’eau des chats et la brouette de foin. Il adore faire sauter les couvercles, aucun contenant ne lui résiste. Bref il ne faut pas le laisser trop longtemps sans surveillance. Heureusement pour lui, son charme opère à tout mauvais coup et on ne peut que sourire et lui pardonner.
(21 février 2024)

C’était en 2006, à notre premier voyage au Colorado pour assister à un Summit au centre Parelli.
Comme notre connaissance de l’anglais se limitait à cette époque aux efforts que je faisais pour traduire les textes écrits du matériel éducatif, je me reprenais à 2 ou 3 fois pour regarder les vidéos. Randee Halladay, qui a pris la photo, avait raison de dire que le langage du corps est universel.
Rien n’est plus inspirant que d’assister à un bon partnership. Le plaisir de voir le lien qui unit le cavalier à son cheval. L’intérêt que cela suscite de comprendre la logique, le bon sens derrière tout ça. L'attitude, les gestes, pas besoin de mots pour être en accord.
Chose certaine, Ghislain et moi on était sur la même longueur d’onde, à la même place et à notre place parmi tout ce beau monde réunis par l’amour des chevaux.
(19 février 2024)



Pourquoi les jeunes auraient-ils avantage à développer un bon Horsemanship?
C’est vrai que bien souvent la première chose qui leur vient à l’esprit en voyant un cheval c’est de monter dessus. Certains sont trop impressionnés par la grosseur de l’animal, d’autres le voient comme une belle façon de démontrer leur bravoure. Pour ceux qui en rêvent depuis « longtemps », l’insouciance pour ne pas dire l’inconscience fait en sorte d’enlever bien des barrières. Physiquement ils sont avantagés par la souplesse et la vigueur de la jeunesse et ils sont motivés bien souvent par leur désir de faire comme les grands et de réussir aux yeux de leur entourage. Quand ils sont supervisés, leur cerveau absorbe les informations comme des éponges et il apprennent rapidement tout le matériel qu’on leur propose, le bon comme le mauvais.
Comment faire la distinction de ce qui leur convient pour qu’ils puissent évoluer positivement avec les chevaux?
Je dirais que de ne pas les laisser à eux-mêmes face à un être vivant qu’ils ne connaissent pas et qui peut être potentiellement dangereux question sécurité, c’est déjà une bon début. S’ils sont accompagnés par des personnes expérimentées qui leur font découvrir la possibilité d’une relation basée sur le respect de l’autre c’est déjà prometteur. Si tenir compte du point de vue du cheval fait en sorte que l’équation amène de part et d’autre une bonne connaissance, une bonne lecture et une bonne compréhension de ce qui se passe, c’est merveilleux car l’enfant apprend le langage du cheval, à « penser cheval » avec un cheval qui collabore et qui est plus confiant.
Que ce soit dans les loisirs ou le sport, je crois que ça revient aux adultes de ne pas considérer les chevaux comme des équipements ou des instruments mais comme un partenaire qui se veut le plus sécuritaire possible et surtout enrichissant pour leurs enfants.
Malheureusement, même avec les meilleures intentions, peu de gens savent et reconnaissent ce que les chevaux peuvent nous apporter.
(16 février 2024)

Qu'est-ce qui se passe dans la tête de Charming?
Pour quelqu’un qui ne connaît pas les chevaux, cela semble être une situation cocasse qui finit bien.
Et pour quelqu’un habitué aux chevaux, c’est probablement étonnant car en général les chevaux n’aiment pas entrer dans une remorque, encore moins en liberté.
Mais pour quelqu’un comme moi qui connaît Charming depuis qu’elle est toute petite, je dirais avec une pointe d’exaspération : « C’est bien elle ça! Habituellement elle veut toujours aller dans le trailer! »
En effet, Charming est particulière et elle ne perd jamais une occasion d’une petite visite à l’intérieur du trailer, par curiosité ou pour avoir la paix et y trouver souvent de quoi à manger.
Mais là, pour faire le vidéo elle a senti mon intention trop forte (trop de pression) et en bonne dominante introvertie qu’elle est (c’est moi le boss), elle a choisi de suivre une autre idée et de se sauver en contournant l’entrée du van.
Mais quelque chose lui a fait changer d’idée. Je dirais qu’elle a rencontré sur son passage le cheval dont on aperçoit le bas des jambes et qui est en train de brouter derrière la porte du van. C’est probablement Windy qui lui a fait oublier son état d’esprit et elle est revenue à l’idée première qui est la mienne, celle d’entrer dans la remorque en démontrant une attitude quasi comique de soumission.
Après plus de vingt ans avec elle, j’ai appris à vivre ce genre de situation qu’il vaut mieux considérer avec humour. Charming sait très vite ce que lui suggère de faire et elle est plutôt du genre à dire: "Laisse-moi faire toute seule!" On ne sait jamais trop trop à quoi s'attendre avec Charming... 😅
(Février 2024)

Admirez… quelques secondes dans la vie d’un cheval ! La beauté, la précision et la puissance des mouvements… ce besoin de déployer, d’étirer et de détendre tous les muscles de son corps.
Imaginez …des jours, voir des semaines coincés dans un espace où rien de tout cela n'est possible.
(Février 2024)

Amusant et intéressant de voir Charming et Billy ralentir le rythme de leur pas pour s’ajuster à celui de Ghislain qui est plutôt lent et hésitant. Un bel exemple que les chevaux peuvent établir d’eux-mêmes un rapport harmonieux avec l’humain.
Pour avoir vu dans ce même parc, une très jeune Charming courir en arrière de Ghislain dans le sillon creusé dans la neige pour le projeter comme une quille sur son chemin… c’est plaisant de la voir si patiente, respectueuse et connectée…
(Février 2024)

C’est toujours difficile de choisir les mots qui expliquent le mieux notre pensée et c’est encore plus délicat d’expliquer avec nos mots le comportement de notre cheval.
Dernièrement, Ross Jacob (Good Horsemanship) soulevait la question : Est-ce qu’on peut dire d’un cheval qu’il est « happy » ou « heureux »? Comme c’est déjà compliqué de savoir ce qu’est exactement le bonheur pour nous, comment l’évaluer chez nos partenaires équins?
J’aurais tendance à attribuer le mot « bonheur » à ces petits moments ou le confort prend le dessus sur tout le reste. On sait que les chevaux ressentent des émotions mais comment dire si c’est comparable à ce que nous éprouvons? Nous souhaitons leur bien-être mais que faut-il faire pour leur procurer?
C’est en apprenant à les connaitre mieux qu’on peut s’y approcher je pense. Comprendre leur point de vue, répondre à leurs besoins, pas seulement aux nôtres, mieux communiquer, pas juste en sens unique. J’ajouterais à tout ça qu’un élément essentiel au bonheur pour un cheval c’est de pouvoir être lui-même. Avoir la liberté de faire ce qu’il est naturellement prédisposé à faire.
Voici un petit vidéo pris à un moment privilégié où on peut aisément penser que mes chevaux sont contents, celui où je les sors de l’écurie le matin pour aller brouter librement sur le terrain. Dans le vidéo Billy le petit malcommode exprime de l’exubérance à courir et provoquer les autres pour jouer. Charming préfère l’ignorer en continuant de manger. Summer, la jument Paint se prête au jeu tout en s’assurant de maintenir son leadership sur Maggie la jument grise.
Qu’est-ce qui les rend heureux? La liberté? Courir? Brouter? Socialiser?
Je pense que c’est un peu tout ça et ça répond à la fois à des besoins physiques, mentaux et émotionnels. Et comme pour nous, cela diffère d’un individu à l’autre.
Si nous voulons qu’ils soient « heureux » d’être avec nous, il faut éviter de les enfermer dans un cadre trop rigide. Lorsque nous interagissons avec eux, nous devons tenir compte de leurs caractéristiques particulières, en mettant l’accent sur leur Horsenality, et faire en sorte de les aider à évoluer d’une manière la plus positive possible en leur nuisant le moins possible. C’est ça le Horsemanship!
(Février 2024)
Il s'agit d'une zone de paragraphe où vous pouvez ajouter
Voici deux citations difficiles à traduire. Je me suis longtemps creusée la tête pour bien les comprendre, je les ai tournées dans tous les sens et avec le temps elles ont pris tout leur sens.
- “A horse doesn’t care how much you know until he knows how much you care.”
- “Put you hand on your horse and you heart in your hand.”
Ces deux phrases résument toute l’importance du cœur et de la raison dans la relation Humain/Cheval. Le Natural Horsemanship a été d’abord pour moi un réservoir de connaissances fiables dans lequel j’étais avide de puiser et d’apprendre. La traduction des textes et les multiples re-visionnements des vidéos remplissaient mon temps libre en attendant la mise en pratique avec mes chevaux. À mesure que le programme évoluait et se remodelait, à partir des cassettes VHS jusqu’au Web, je revisitais les informations pour en saisir chaque détail. À chaque fois que s’ajoutait un nouveau cheval à notre troupeau, c’était une occasion pour vérifier les dernières recommandations. Développer des habiletés ne s’est pas fait en un clin d’œil mais avec le temps, en utilisant les techniques et en apprenant de mes erreurs, le cerveau finit par coordonner les réflexes et les mouvements.
Très vite, en passant du temps avec Ghislain et nos chevaux, j’ai réalisé que nos personnalités et tempéraments propres à chacun influençaient énormément notre apprentissage et nous amenaient dans des territoires différents. J’ai appris à jouer avec les stratégies correspondant aux particularités de chaque cheval. Les caractéristiques inhérentes à chaque individu m’ont parfois ralentie mais aussi stimulée à m’améliorer et progresser. Un long parcours avec des déceptions parfois mais rempli aussi de merveilleuses surprises. Des sessions qui se terminent avec un bel enthousiasme et d’autres avec un sentiment de réussite mitigée. Avec le temps on développe des habiletés qui dégagent de l’assurance et des compétences que le cheval finit par reconnaître. Une fois les connaissances bien intégrées, s’ouvre alors l’opportunité d’une conversation basée sur l’acceptation et la compréhension de ce que l’autre veut nous dire. Quelque chose comme accepter de modifier mes actions de manière à ce qu’il soit plus confortable et en accord avec mes intentions. Je me suis souvent demandé qu’est-ce qui contribue le plus au bonheur d’une session stimulante, quel est l’ingrédient secret qui se cache derrière cette impression d’avoir vraiment connecté avec son cheval?
La première chose qui me vient à l’esprit, c’est la capacité d’être tout simplement dans le moment présent avec mon cheval; encore faut-il que lui veuille bien être avec moi, et pas juste physiquement! De plus, il y a de fortes chances que ce que j’éprouve lorsque je suis avec lui va transparaitre dans nos échanges et influencer la relation.
À force de me revenir en mémoire dans différentes situations, j’ai fini par reconnaître l’importance de certains conseils qui avaient attirés mon attention au début de mon parcours: « Sourire ou siffler au lieu de serrer les dents », « arrêter quand on a l’impression de travailler au lieu de jouer », « ça n’a jamais pris plus que deux jours », « ce n’est pas la faute du cheval », dire : « Intéressant!...à la place de : Oh non! » Ce sont des petits trucs bien simples qui n’ont l’air de rien mais qui sont là pour nous aider à gérer nos émotions, surtout à rester positifs et à désamorcer des réactions trop fortes qui pourraient nuire à la relation. On ne le réalise pas toujours mais quand on veut trop contrôler les actions et les mouvements de notre cheval, on oublie bien souvent de surveiller et conscientiser nos propres émotions qui malheureusement ne sont pas toujours positives. Les chevaux y sont très sensibles et ce n’est pas étonnant qu’ils deviennent craintifs ou méfiants. Les tensions qui en résultent de part et d’autres dans la relation vont nuire à l’apprentissage qui lui, nécessite un climat plutôt serein et calme. Subtilement, le désir de progresser implique déjà une pression sur nous-même qui se répercute sur notre cheval quand on applique une pression. Il y a un espèce d’équilibre entre vouloir et laisser faire qui demande énormément d’habileté. Ainsi, pour toutes sortes de raisons, un tas d’émotions s’insinuent dans la relation et rendent la conversation plus confuse. Alors quand le cheval ne répond pas à nos attentes, vaut mieux ne pas se fâcher, revenir au neutre, adopter des sentiments moins perturbateurs et se dire : « Qu’est-ce que je pourrais bien faire pour améliorer la situation? ». J’essaie de me conditionner à avoir une attitude plus positive quand je suis avec mon cheval. Ce n’est pas toujours évident mais il sera certainement plus disposé si je dégage une énergie qui ressemble à du bien-être, de la satisfaction et du plaisir! « Espérer beaucoup, je contenter de peu et récompenser souvent » est une formule gagnante!
Dans tout ce tumulte d’apprentissages qui a été le mien avec ses hauts et ses bas, un exercice en particulier est resté imprimé dans ma mémoire. C’était lors d’une clinique et l’instructeur nous demandait de déplacer le pied du cheval à l’aide d’une corde entourée autour de son boulet. Ma jument était particulièrement sceptique et déterminée à ne pas bouger alors l’instructeur s’est accroupi à côté de moi pour m’encourager dans ce long moment d’attente révélateur, à tenir une pression égale et constante avec une corde autour du pied de ma jument, à l’écouter penser, à lui laisser le temps de prendre conscience, prendre confiance et accepter de suivre le feel pour finalement avancer la jambe. Un vrai duel à savoir qui des deux sera la plus persistante. Tout reposait sur cette fraction de seconde où je sentirais qu’elle était prête à céder et où je devais relâcher à l’instant-même cette pression pour lui signifier qu’elle avait fait le bon choix. Une fois qu’elle eut compris l’idée de suivre le feel et déplacer son pied pour trouver le confort, Charming fut beaucoup plus coopérative par après. Au cours de cet exercice, j’ai compris que tout dépendait de mon attitude, qu’elle testait minutieusement. Une attitude dans le moment présent qui se devait d’être juste, avec un minimum de pression, un peu plus si nécessaire, prête à relâcher au bon moment. C’est là que Charming a pris la décision de suivre mon idée, de venir avec moi. Appliquer une pression, c’est pas la même chose que tirer, cela nécessite un niveau d’attention et de contrôle qu’on ne retrouve pas lorsqu’on tire sur quelque chose. Tous les chevaux ont cette exigence qui en fait de merveilleux partenaires quand ils sont convaincus de notre compétence en tant que bon leader. J’ai souvent lu et entendu cette phrase : « Prendre le temps que ça prend pour que ça prenne moins de temps… (par la suite).» On gagne à convaincre le cheval plutôt qu’à le forcer. Lorsque Linda Parelli résume le leadership par: « Mon idée est plus forte que la tienne », cela implique de s’adresser au mental du cheval, pas seulement à son physique.
Si Windy qui était alerte et très réactif m’a appris à mettre des gants blancs lorsque je m’adressais à lui, Charming sera toujours celle qui m’a le mieux fait comprendre l’importance de suggérer puis laisser faire. J’ai fini par comprendre ce que voulait dire ralentir, en lui accordant trois secondes pour évaluer mon attitude et décider de répondre pour éviter d’avoir de la résistance ou encore pire, un non catégorique. Malgré son air têtu et indifférent, cette jument est tellement sensible à la pression que parfois la meilleure façon d’attirer son attention est au contraire de ne pas s’occuper d’elle. J’adore ces moments où elle revient vers moi pour prendre contact. Pour préserver la bonne entente et éviter les confrontations, j’ai fini par comprendre qu’il valait mieux avoir le sens de l’humour et en rire, une émotion moins dévastatrice pour moi et plus déconcertante pour ma jument. Pour mieux la déjouer j’ai appris à devenir une personne plus patiente et moins pressée, plus intéressante, plus présente, avec des intentions moins fortes. J’ai eu bien des moments de désarroi et de plaisir avec cette brillante Charming, je pourrais en parler pendant des heures! Et voyez-vous, je n’ai décrit que quelques-unes de ses capacités mentales et des émotions qui en découlent sans même aborder ses caractéristiques physiques qui sont quand même assez exceptionnelles. Au-delà de son apparence, chaque cheval nous offre un monde très diversifié d’interactions et d’émotions.
Avec Zig, ma grande jument qui était si animée et enjouée, j’ai dû apprendre à égaler son énergie, ce qui pour moi était beaucoup plus facile que de la diminuer et l’encourager même à faire un peu plus que ce qu’elle proposait pour qu’elle veuille bien ensuite m’accompagner. Lui permettre de bouger et de s’exprimer était un prérequis pour avoir une session productive par la suite. J’ai appris à respecter le rythme différent de chacun de mes chevaux. Avec l’expérience, cela représente pour moi tous ces fils invisibles et fragiles qui nous lient, où je communique avec juste assez de pression, souvent même qu’une suggestion, pour ne pas qu’il casse. C’est un moment magique et stimulant, cette connexion. De chaque côté du fil il est important de rester détendus, et ce n’est pas si simple, pour mieux ressentir et répondre dans la légèreté. À partir de là, l’objectif et l’intérêt principal dans ma relation avec mes chevaux a toujours été de reproduire cette fusion ou cette harmonie le plus souvent possible et le plus longtemps possible.
En effet la réussite n’est pas garantie en tout temps et elle dépend d’un tas de choses; il faut parfois trouver des trucs pour corriger la situation. Par exemple, la nervosité est une nuisance qui s’invite dès que je me sens regardée par quelqu’un d’autre et mon cheval s’aperçoit rapidement que je ne suis plus tout à fait là. J’ai découvert aussi que mettre de la musique dans le manège m’aide à m’isoler des distractions environnantes; je peux alors me détendre, suivre le rythme et me concentrer sur tous ces détails dans ma position et mon attitude qui vont rendre la communication plus facile avec mon cheval.
En fait, c’est ça prendre soin de son cheval. Être là pour lui, s’assurer qu’il le goût d’être avec nous et qu’il a envie aussi de faire des choses pour nous. C’est tout à fait logique qu’en tant que proie le cheval ait besoin qu’on fasse attention à lui compte tenu de son extrême sensibilité et son instinct de survie. Le cheval va venir vers nous si notre énergie n’est pas menaçante et ça n’a vraiment pas besoin d’être beaucoup. Il va nous éviter ou s’éloigner si nos intentions ne sont pas claires pour lui. Comment nous perçoit-il… comme un prédateur ou comme la jument alpha du troupeau?
J’en viens à la deuxième citation. Celle-ci me rappelle une histoire qui parle d’un homme qui, pendant un cours d’horsemanship avec Tom Dorrance, devait mettre correctement la bride à son jeune cheval. Désolée ici d’avoir à écourter le texte, je résume. Malgré tous ses efforts à bien appliquer la technique, le cheval offrait quand même une résistance. Tom Dorrance qui observait la scène s’approcha de l’homme un peu désespéré qui lui demanda : « Qu’est-ce que je pourrais bien faire de plus? » Le cowboy de longue date, qui parlait peu et n’avait pas l’habitude d’exprimer ses émotions s’approcha et lui dit tout bas en tapant doucement sa poitrine avec sa main. « Il faut y mettre son cœur ». L’homme réfléchit, il regarda son cheval en pensant à quel point il l’aimait et en lui présentant la bride le poulain la prit calmement.
L’amour est un sentiment qui dégage une énergie que les chevaux aiment de toute évidence car il s’installe alors dans le geste une aura de douceur qu’on peut voir et sentir. On agit avec précaution, calmement. On s’oublie un peu et on est plus attentif à l’autre. Le cheval le ressent.
Il est souvent difficile d’être disponible pour l’autre quand on a plein d’idées dans la tête. On veut réussir, on pense à ce qu’on veut faire, à la technique, on devient plus critique, on s’attarde sur les problèmes en oubliant de récompenser les efforts et on ne se rend pas compte qu’en voulant arriver au but le plus vite possible, on s’éloigne de notre cheval. En tant qu’humain, notre premier réflexe est d’utiliser des moyens physiques et mécaniques pour faire bouger le cheval. On s’attarde à comprendre les mouvements du cheval et les améliorer, du point de vue thérapeutique ou pour la performance. À certains moments on peut se retrouver dépourvus face à un être si imposant et des émotions négatives telles que la peur et la frustration prennent le dessus et brouillent les cartes. C’est tentant alors de prendre des raccourcis. C’est un défi énorme que d’arriver à contrôler nos émotions afin de respecter les besoins et le point de vue de l’autre dans la relation. On peut faire faire ce qu’on veut à un cheval mais c’est plus difficile d’obtenir qu’il le fasse parce qu’il le veut bien. Il faut le préparer, l’éduquer et s’assurer qu’il est en bonne disposition physique, mentale et émotionnelle pour pouvoir nous répondre et surtout qu’il veuille être avec nous. C’est ça aussi prendre soin de son cheval.
On peut se demander qu’est-ce qui nous pousse à vouloir communiquer avec le cheval. Si la motivation est d’abord de faire quelque chose avec lui, les émotions qui en découlent perturbent, questionnent et nous révèlent bien des choses sur notre façon d’être et de réagir. Avec le temps, j’ai compris que le cheval s’intéresse plus à moi si je suis moins exigeante, plus compétente et plus reconnaissante.
Je me suis un peu égarée dans mes explications mais ce dont je parle depuis le début de mon texte, c’est de ce contact avec le cheval. De la manière qu’on se présente, qu’on s’adresse à lui. Comment on le touche, comment on bouge avec lui, qu’on le suit ou l’invite en utilisant le langage du corps en passant par nos sentiments. Entre l’humain et le cheval, le corps tout entier s’énergise et se met à l’œuvre et ça passe aussi entre les deux oreilles, c’est là que les liens de confiance se créent. Le cheval fait attention à ce que l’on sait une fois qu’il sait qu’on fait attention à lui. Ça implique énormément de choses, à partir des connaissances et du ressenti, de l’apprentissage à l’expérience, dans le geste et l’émotion, autant pour l’humain que pour le cheval. Et la première chose que les deux partenaires doivent avoir en commun pour entreprendre cette relation ambitieuse qui nous ramène à l’essentiel, c’est l’envie d’être ensemble.
(Octobre 2022)
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Réflexion
Cela peut sembler paradoxal mais malgré tous les efforts que nous avons fait depuis ces vingt-cinq dernières années pour offrir à nos chevaux un milieu de vie naturel, il faut bien se rendre à l’évidence qu’on est encore loin de la vie de troupeau et de liberté qui aurait dû être la leur. Ils sont toujours aussi dépendants, voués à nous porter ou à nous supporter. Ils vivent entourés de barrières sans espérer trop pouvoir s’en échapper. Était-ce vraiment ça leur destinée?
Si je retourne en arrière, je vois que de mon côté il y eu un cheminement. À partir de l’époque où j’adhérais à l’idée que les chevaux d’écoles vivaient normalement dans un box, j’ai eu Windy et je me trouvais déjà bonne d’aller le sortir de sa prison quelques minutes à chaque jour. Puis il a pu aller brouter quelques heures avec le cheval de Ghislain, dans un enclos construit pour eux à l’écurie où ils pensionnaient. Ensuite, ils ont découvert ensemble leur nouveau parc de jour, rempli d’arbres, à la ferme qu’on a achetée. Il a été un bon compagnon de paddock et un bon chef pour nos jeunes chevaux et ses vieux amis. À un âge plus avancé, à cause d’une blessure, on a finalement décidé de le laisser circuler à sa guise partout sur le terrain.
C’est à ce moment-là que j’ai réalisé qu’il était très bien capable de gérer ses entrées et sorties, ses déplacements autour des parcs et bâtiments, de varier son alimentation à travers les différentes végétations et confirmer son leadership avec tous ses congénères de chaque côté des barrières. Il savait aussi communiquer avec nous quand on était attentifs. En plus de survivre à sa blessure, il a passé ses dix années de sursis dans une forme physique et mentale surprenante. Il s’est ajusté à nos contraintes pour assurer la meilleure cohabitation possible; une adaptation qui a semblé naturelle pour un être aussi patient et intelligent que lui mais qui m’a pris des années à assimiler. Encore régulièrement, des gens s’étonnent de voir des chevaux en liberté à la ferme. À travers tous nos échanges j'ai pu constater que plus je fais confiance à mon cheval, moins j’ai de raisons de m’inquiéter; plus je lâche du lest, plus il devient léger et plus je lui donne le choix, plus il a envie de rester avec moi.
J’ai souvent imaginé Windy en tant que cheval alpha, courant sur les vastes plaines, guidant son troupeau…mais ces images ne sont pas réalistes. Il ne pourrait plus subsister dans ce monde créé pour l’humain, par l’humain. À la place, je le revois se déplaçant d’un endroit à l’autre sur la ferme, réapparaissant derrière ou devant moi. Et je me demandais souvent qui des deux observait l’autre. Bien entendu, les grands espaces ne sont pas accessibles à tous mais on peut quand même améliorer le sort de nos équidés en respectant certaines conditions.
En ce sens, Windy a été un bon guide. Avec lui j’ai réalisé que le cheval est un être à part entière avec qui on peut coexister. J’ai appris qu’il pouvait devenir un compagnon de grande valeur si je respecte ses besoins de sécurité, de confort et de jeux. La sécurité d’un troupeau avec au moins un congénère avec qui il peut socialiser; et avec nous si nous sommes de bons leaders en qui il peut avoir confiance. Sa recherche de confort doit trouver une réponse avec moins de contraintes et de pression, du temps pour réfléchir et des mains qui relâchent. Les jeux, avec ses semblables ou avec nous, lui garantiront une vie saine et constructive.
Malheureusement, il y a encore trop peu de gens qui soutiennent cet idéal où on tient compte des besoins et du point de vue du cheval, en bonne partie pour cette raison qu’il faut investir temps et énergie, acquérir des connaissances et développer des nouvelles habitudes souvent à l’opposé de la réaction très humaine d’aller droit au but pour un résultat rapide. J’espère au moins qu’il y aura de plus en plus de gens qui témoigneront de leurs efforts pour donner aux chevaux la place qui leur revient.
Avoir un cheval représente peut-être un rêve d’enfant, un sport ou encore un loisir. Mais à un autre niveau, intégrer un cheval dans notre vie et créer des liens avec lui engage une grande part de responsabilité et une partie de notre liberté aussi, comme celle qu’on leur a enlevée.
Christine
2 juillet 2022


S’il-vous-plait…
Voilà déjà quelques années d’écoulées avant que je me décide à faire revivre ces espaces oubliés dans l’univers du web.
Ce fut une période un peu différente avec moins de cliniques d’Instructeurs mais où j’ai quand même eu l’occasion de revoir et de renforcer mes connaissances et mon Horsemanship de bien des façons. Après la série de conférences en 2016, toujours dans l’esprit et le plaisir de se réinventer, les cours de groupes m’ont tenue passablement occupée pendant près de 3 ans. Avec Ghislain, Judith, Jacinthe pour m’aider et nos super juments comme professeurs adjoints, on a passé plusieurs fois au travers du Niveau 1 et du Niveau 2 du programme PNH, avec plusieurs groupes de personnes motivées. Je garde énormément de beaux souvenirs de ces avant-midis ou de ces soirées bien remplies.

Puis, bien sûr, il y a eu la Covid 19 et l’occasion encore une fois de modifier mon emploi du temps. Un nouvel engouement pour des formations virtuelles m’ont donné matière à passer plus de temps avec mes chevaux tandis qu’un suivi par vidéo coaching avec Maurice et Susan m’a aidé à progresser en selle avec ma nouvelle jument, Boréale. J’ai monté presqu’à chaque jour tout en me considérant terriblement chanceuse de pouvoir profiter de la vie sur la ferme en temps de pandémie, même si ça implique aussi beaucoup de travail. Depuis quelques mois j’étudie le nouveau programme « Happy horse, Happy life » de Linda Parelli. Je trouve qu’elle a brillamment réussi à présenter l’information autour de thèmes essentiels à une relation Humain/cheval.
Ce fut également une période de réflexion qui m’amène maintenant à ce tout nouveau projet. Comme pour suivre le courant de ce que j’ai fait jusqu’à maintenant; j’ai envie de profiter avec d’autres de ces échanges avec les chevaux où l’on essaie de faire ce qu’il faut, de communiquer avec un langage qu’ils comprennent pour aller chercher leur attention et leur participation. C’est réellement une satisfaction et un plaisir d’apprendre à s’harmoniser à leurs mouvements et de sentir que c’est réciproque.
Nous avons des chevaux merveilleux et un bel environnement pour des activités qui je l’espère sauront attirer des personnes toutes aussi spéciales, animées de la même curiosité et du même intérêt, voir même de la même passion que moi pour ces êtres inspirants, autant pour leur délicatesse que pour leur force.
(Et pour ceux qui s’interrogent à propos du « S’il-vous-plait…merci! » qui accompagne chaque message, et bien c'est dans cet esprit que l'on doit s’adresser au cheval à chaque fois qu’on lui demande quelque chose; suggérer et avoir son attention puis relâcher pour le remercier et lui signifier qu'il a fait la bonne chose.)
Christine
25 mai 2022
Merci!

S'il-vous-plait...
Ghislain va mieux et c’est une nouvelle année qui commence. Un goût de renouveau…et bien voilà! Le nouveau Parelli Savvy Club avec ses 12 Touchstones nous ont offert l’opportunité de recréer des liens, de faire de nouvelles connaissances et de nouveaux membres et surtout de redécouvrir le Parelli Natural Horsemanship dans une nouvelle version à l’avant-garde de la technologie digitale.
La première des six présentations sur les Touchstones a eu lieu le 17 janvier. Quelle plaisir de pouvoir parler « Psychologie et Philosophie », les deux essentiels qui m’ont attirée en tout premier lieu sur le chemin du horsemanship. J’ai bien aimé débuter la visite de cette immense bibliothèque qui regroupe tous les articles, les vidéos, les audios qui ont forgé mes convictions durant ces 18 dernières années. Cela m’a permis de revoir certaines choses, d’en approfondir d’autres et de voir aussi une toute nouvelle manière d’apprendre les principes du PNH. C’est avec une grande satisfaction que j’ai eu la chance de partager mes expériences personnelles avec encore de nombreuses personnes lors de la présentation du deuxième thème : Savvy et Sécurité. Ne répétez

pas mes erreurs! Suivez plutôt les conseils judicieux que nous ont livrés Pat et Linda Parelli à travers leurs propres expériences. Acquérir du Savvy pour le bénéfice de notre propre sécurité et celle de notre cheval. J’ai déjà hâte aux prochaines rencontres (voir dans la section évènements à venir) et je me réjouis d’avance de tout le positif que j’emmagasine tout au long de la préparation de ces rencontres. En attendant le retour du printemps, j’espère vous inciter à faire de même et accumuler beaucoup, beaucoup de Savvy.
J’ai offert une conférence en novembre qui avait pour sujet : « Comment communiquer avec les chevaux ». Pour moi, la meilleure façon pour y arriver c’est en apprenant les sept jeux. Nous avons déjà débuté des cours avec des débutants. Si vous êtes intéressé mais que vous ne savez pas comment faire, que vous avez déjà essayé mais que vous êtes bloqué, que vous êtes isolé et pas assez motivé, alors s’il-vous-plait n’hésitez pas à communiquer avec moi. On trouvera bien un moyen pour vous aider à franchir cette première étape.
J’invite tout le monde de la région, les anciens comme les nouveaux, à se joindre à nous et à participer aux prochaines activités. Ne serait-il pas merveilleux de pouvoir renouer avec le passé qui a démontré que le Saguenay Lac-St-Jean a été un noyau important pour le développement du Natural Horsemanship au Québec? Et continuer à préparer l’avenir pour un monde toujours meilleur dans la relation cavalier-cheval? Si tout va bien, que tout le monde a envie de s’impliquer alors il se pourrait que de nouvelles activités, pour des participants avec ou sans chevaux, se concrétisent au cours des prochains mois. Je souhaite sincèrement que tous vous soyez au rendez-vous, pour le plaisir d’être ensemble et apprendre avec les chevaux.
Christine
Mercredi 3 février 2016

S'il-vous-plait...
Depuis quelques temps nous avons dû réduire de beaucoup nos activités professionnelles et annuler des activités prévues au calendrier. Nous en sommes désolés et la raison est que Ghislain a subi une double intervention chirurgicale et a débuté des traitements pour combattre un Myélome multiple. C’est un nouveau défi pour Ghislain et je serai là pour l’aider et l’encourager durant les prochains mois. Si tout continue de bien aller il sera en rémission dès l’automne.
Cependant, j’invite tous ceux qui aimeraient se faire aider personnellement dans la poursuite de leurs objectifs dans le Parelli Natural Horsemanship à me contacter. Il me fera plaisir de prendre le temps et de m’arranger pour vous accompagner personnellement et vous appuyer.
Christine
Mercredi 13 Mai 2015
Merci!


S'il-vous-plait...
L’année 2014 se poursuit, ajoutant mois après mois expériences et plaisirs d’être avec nos chevaux et les amis des chevaux. La formation avec Maurice Thibault en mai a conclu en beauté des mois d’enseignement en petit groupes ici à la Ferme équestre Harmonie. Un gros merci à tous ceux qui nous ont fait confiance à Ghislain et à moi, ainsi qu’à nos trois professeurs adjoints : Maggie, Summer et Star, pour avancer dans leur Parelli Natural Horsemanship. Nous avons profité d’un magnifique été pour progresser dans notre plan de développement personnel que nous avons établi avec l’aide d’une de nos instructeurs, Christine Madoni et ce avec chacunes de nos six juments. Une formation sur « l’Emotionnal Fitness » en août avec Linda Parelli et Dr Jenny Susser et une semaine très inspirante aux conférences d’Instructeurs et au Summit en septembre nous ont fait le plein d’énergie pour poursuivre avec la venue de Don et Randee
Merci!

Halladay. Nous profiterons du séjour de Don pour notre formation professionnelle et aussi pour organiser un Work shop sur le sujet très intéressant du « Débourrage d’un jeune cheval » et où tout le monde est invité à y assister.
A l’aube d’un automne qui j’en suis certaine sera tout aussi agréable et constructif, une réflexion s’impose. Nous aimons enseigner et nous aimons également passer du temps avec tous nos magnifiques chevaux pour continuer de développer notre Horsemanship. Alors on va tout simplement essayer d’intégrer les deux. Nous allons passer beaucoup de temps à l’écurie à poursuivre notre programme avec nos chevaux. Aux personnes déterminées qui souhaitent commencer ou poursuivre leur cheminement dans le PNH, venez nous y rencontrer. Nous vous aiderons à tracer votre propre plan de développement avec votre cheval. Tenez-vous au courant également des prochains évènements. Je vous assure que le chemin à parcourir est toujours plus beau et plus intéressant. Je suis certaine que vous et votre partenaire équin, vous apprécierez!
Samedi13 Septembre 2014
Merci!
S'il-vous-plait...

Changement de saison, nouvelles aspirations!
Des projets pour l’été?
Profiter du beau temps, prendre le temps et passer beaucoup de temps avec nos chevaux.
Mais où est le changement là-dedans?
Simplement plus de qualité, peut-être plus de détermination et probablement plus de résultats dans ce que nous faisons avec nos juments.
La vie est pleine de contradictions. Cependant, avoir des chevaux implique un engagement particulier qui doit rallier désir, effort et compétence pour faire du sens. Et si vivre dans le monde équestre implique beaucoup de travail , nous ne devons surtout pas oublier combien c’est important de continuer à progresser dans la bonne direction.

Merci!
Nous avons notre plan de développement avec nos juments, les outils pour le réaliser, il ne nous reste qu’à nous mettre à l’ouvrage et c’est le temps idéal pour le faire!
« Merci à tous les étudiants qui nous ont accompagnés aux cours de ces derniers mois; de beaux moments riches en enseignements de part et d’autre. Pour couronner le tout, la formation avec Maurice Thibault a été un franc succès. Cet été, nous ne serons pas loin. Pas de groupes, pas d’horaires, mais nous nous ferons un plaisir de vous aider individuellement si vous avez des questions par rapport au programme Parelli ou encore si vous avez des problèmes à résoudre avec votre propre cheval. »
Christine et Ghislain
« Ça commence par un rêve.
Ajoutez la foi,
et ça devient une croyance.
Ajoutez l’action,
et ça fait partie de votre vie.
Ajoutez la persévérance,
et ça devient un but à atteindre.
Ajoutez de la patience et du temps,
et ça finira par un rêve devenu réalité. »
Par : Doe Zantamanta
(Lundi 26 avril 2014)

S'il-vous-plait...
Focus sur l’année 2014.
Quelle idée avez-vous en tête pour faire avancer votre Horsemanship cette année? Est-ce de commencer à développer une meilleure relation en partenariat avec votre cheval basée sur la sécurité, la confiance et le respect? Ou encore de poursuivre en Harmonie, tout en plaisir et impulsion? Ou bien continuer à raffiner vos habiletés de communication et vos compétences au sol, en monte et en liberté?
Pour l’un ou l’autre de ces trois niveaux du programme de PNH, vous avez encore une fois cette année l’opportunité de participer entre le 16 et le 21 mai à des cliniques avec Maurice Thibault, Instructeur Certifié 4*. Ghislain et moi-même allons assister Maurice pour chaque groupe de 10 étudiants. C’est une belle occasion pour échanger, s’amuser et surtout apprendre à mieux connaître notre cheval. Avoir une relation harmonieuse avec son cheval implique qu’il faut mettre le focus sur trois choses essentielles : Mettre la relation en premier, mettre la fondation avant la spécialisation et ne jamais cesser de s’améliorer.
Donc pour aller de l’avant, inscrivez-vous avant le 1er mars 2014. Ceci pour nous aider à planifier l’évènement. Nous nous souhaitons à tous, amoureux des chevaux, une merveilleuse Année 2014.
Nous souhaitons que rien ne nous arrête dans notre progression et nos aspirations à créer un monde meilleur pour les humains et les chevaux.
Christine
(Mercredi 8 janvier 2014)

S'il-vous-plait...
Merci!
« J’espère que vous passez tous du beau temps avec vos chevaux. Pour nous, ces derniers mois ont été très riches en apprentissage et en développements dans notre Horsemanship. C’est comme si on en a jamais assez, on en veut toujours plus. C’est extrêmement stimulant et c’est aussi ce qui m’amène à reprendre contact avec vous. Nous savons pertinemment après les nombreuses cliniques que nous avons organisées ces 13 dernières années, que beaucoup de cavaliers souhaitent apprendre le Parelli Natural Horsemanship et nous savons aussi que ce n’est pas toujours évident pour tout le monde de trouver le temps et les meilleures conditions pour y arriver. Les cliniques sont une belle source de motivation et d’informations pour notre avancement mais c’est important également de trouver une façon de continuer à progresser tout au long de l’année.

Comment? Par le support du groupe, des Instructeurs et du Programme créé pour aider les gens à progresser de manière autonome. Développer une meilleure relation avec son cheval et faire les changements qu’il faut pour devenir une bon Horseman, c’est d’abord une expérience personnelle. Les saisons froides arrivent au bon moment pour ceux qui seraient intéressés à tenter l’expérience. Nous vous offrons la possibilité de faire partie de petits groupes de 4 à 6 personnes. La condition est de s’engager dans le processus d’apprentissage en participant à deux activités par mois. La première est une rencontre ici à la Ferme équestre Harmonie pour développer les connaissances (théorie, vidéos, discussions, démos, projets pour le mois, etc…) et l’autre en est une de mise en pratique où Ghislain et moi on pourrait vous aider soit avec votre propre cheval ou encore avec nos chevaux. Le reste du temps relève de votre motivation à passer du temps de qualité avec votre partenaire équin, à lui faire bénéficier de vos nouvelles habiletés et de vos connaissances pour mieux communiquer avec lui.
Le temps est précieux c’est pourquoi nous voulons concentrer nos efforts pour aider les personnes qui choisiront le Programme du PNH pour évoluer avec leur cheval. Cela ne veut pas dire que les autres systèmes d’instructions ne sont pas bons, c’est simplement que c’est celui que nous avons choisi Ghislain et moi, et que nous souhaitons partager avec le plus de gens possible.»
Christine
(Mardi 1er octobre 2013)